Selon un rapport d'une commission parlementaire, les 35 heures ont été "la politique en faveur de l'emploi la plus efficace et la moins coûteuse qui ait été conduite depuis les années 1970."
L'Assemblée nationale a décidé à l'unanimité, le 11 juin 2014, de créer une commission d'enquête relative à l'impact sociétal, social, économique et financier de la réduction progressive du temps de travail.
Dans son rapport publié le 9 décembre 2014, la Commission juge que les lois Aubry, de réduction du temps de travail à 35 heures par semaine ou 1 600 heures par an, ont créé 350.000 emplois et ainsi contribué à réduire le chômage. Elles ont coûté, par an, 2 milliards d'euros aux entreprises et 2,5 milliards d'euros aux administrations publiques, soit un peu plus de 12.800 euros par emploi créé, à comparer avec l'indemnisation nette moyenne d'un chômeur qui s'élèverait à 12.744 euros par an en 2011. C'est la politique en faveur de l'emploi la plus efficace et la moins coûteuse qui ait été conduite depuis les années 1970.
Elle juge également que cette politique a été appréciée par les salariés car elle a amélioré leurs conditions de travail et leur vie personnelle et familiale.
S'agissant des cadres, le jugement exprimé à l'égard des 35 heures est plus ambivalente : s'ils ont en général apprécié la plus grande liberté de gestion de leur temps, au travail comme dans leur vie privée, l'exigence de disponibilité permanente qui a résulté, pour certains, de la mise en place du forfait-jours neutralise en grande partie les bénéfices de la réduction du temps de travail.
Il faut également envisager la poursuite de la tendance historique de réduction du temps de travail, comme outil de partage de l'emploi et d'amélioration des conditions de travail, mais aussi, sans doute, comme un outil d'accompagnement de la croissance.
Néanmoins, le rapport de la Commission souligne que dans le mouvement de réduction du temps de travail, certains actifs, qui n'ont pas profité de l'ensemble des effets bénéfiques de cette avancée sociale, pourraient être considérés comme les "oubliés" des 35 heures, soit parce que leur statut précaire ne les a pas fait profiter de la réduction du temps de travail, soit parce que leurs conditions de travail ont été (...)