Loïc Epaillard et Emanuel de Dinechin relancent Boken, cabinet de contentieux reconnu pour son agilité et son approche globale des litiges complexes. Emanuel de Dinechin et Loïc Epaillard expliquent pourquoi ils ont choisi de faire renaître cette boutique emblématique, et comment ils entendent l’inscrire dans une nouvelle dynamique entrepreneuriale.
Pourquoi avoir choisi de relancer Boken ?
Nous sommes tous les deux d’anciens de la structure. Une grande partie de notre carrière s’est construite chez Boken, en tant que collaborateurs. Lorsque nous avons décidé de nous lancer cette année, une idée revenait constamment : nous voulions refaire ce qu’était Boken. Pas une imitation, mais une continuité assumée.
Nous en avons parlé avec les ayants droit, notamment les anciens associés, qui nous ont non seulement autorisés à reprendre la structure, mais aussi soutenus dans cette démarche.
Quelle est l’ambition de cette refondation ?
Faire exactement ce que Boken faisait, et le faire avec la même exigence. Retrouver le niveau d’excellence qui était le sien, puis le développer. Nous restons fidèles à son ADN : une boutique de contentieux, dédiée principalement à des affaires, souvent sensibles, complexes ou multi‑juridictionnelles.
Nous n’avons pas vocation à devenir un cabinet de conseil ou de conformité. Nous voulons rester une structure à taille humaine, concentrée sur ce que nous faisons le mieux : le contentieux.
Vous êtes aujourd’hui deux associés. Comment envisagez-vous la croissance de l’équipe ?
Nous sommes deux, accompagnés d’une stagiaire, et une collaboratrice nous rejoint début janvier, le temps de prêter serment. L’objectif est de renforcer rapidement l’équipe.
En attendant, nous travaillons avec un réseau étendu de confrères, d’experts, de financeurs de litiges, de professeurs de droit. Cela nous permet de répondre aux besoins de nos clients tout en restant concentrés sur notre cœur de métier.
Qu’est-ce qui distingue Boken sur le marché ?
L’agilité, clairement : Boken est un cabinet d’excellence à taille humaine. Nous traitons des contentieux variés, avec une approche globale : nous essayons de voir comment les différents volets d’un même dossier peuvent se compléter, se répondre et être utilisés l’un et l’autre pour aboutir à une solution définitive, souvent transactionnelle. Notre détermination, notre pugnacité, sont sans doute aussi un élément structurant de cette approche.
Par ailleurs, du fait de son histoire singulière et de nos expériences respectives, Boken bénéficie d’une grande confiance du marché, tout en restant absolument moderne dans son approche.
Quels sont les contentieux qui marquent votre spécificité ?
Notre activité se partage entre le droit pénal des affaires — au sens large : abus de biens sociaux, poursuites de dirigeants, droit pénal du travail — et les contentieux impliquant des professionnels du droit ou du chiffre.
Nous travaillons d’ailleurs souvent aux côtés et pour d’autres professionnels du droit ou du chiffre. Nous traitons des contentieux disciplinaires, pénaux ou civils impliquant des avocats, des notaires, des experts-comptables. C’est un segment où nous avons une vraie avance.
Plus largement, nos confrères deviennent souvent nos prescripteurs. Ceux qui font la même chose que nous et nous renvoient des dossiers qu’ils ne peuvent pas prendre, ou ceux d’autres spécialités qui nous adressent leurs contentieux. Nous travaillons beaucoup avec les avocats.
Nous intervenons aussi sur les contentieux entre associés.
Ce qui nous caractérise, c’est notre capacité à articuler les enjeux civils, commerciaux et pénaux. Avec la pénalisation croissante du droit des affaires, les frontières sont de moins en moins étanches. Nous offrons une maîtrise globale des dossiers contentieux, toutes juridictions confondues.
Comment voyez-vous le développement du cabinet à horizon cinq ans ?
Retrouver la taille critique qu’avait Boken à la fin des années 2010. Embaucher plusieurs collaborateurs, et accueillir d’autres associés qui viendraient renforcer l’offre, avec leurs propres spécialités contentieuses.
Par exemple, le contentieux public des affaires avait été développé à une époque. Ce n’est pas une cible en soi, mais cela illustre les domaines qui pourraient enrichir notre palette.
L’essentiel, c’est l’esprit. La dévotion au client, la capacité à traiter un dossier dans toutes ses dimensions. Et, peut-être parce que nous sommes jeunes et que nous nous lançons, nous sommes animés par un véritable engagement entrepreneurial.
Propos recueillis par Arnaud Dumourier
