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CEDH : protection des victimes de violences sexuelles

La CEDH rejette comme manifestement mal fondée la requête de Tariq Ramadan qui contestait, au regard de l’article 10 de la Convention, sa condamnation pénale pour diffusion de l’identité d’une victime d’agression sexuelle.

L’affaire concerne la condamnation pénale du requérant pour avoir diffusé des renseignements sur l’identité de la victime présumée d’un viol pour lequel il est mis en examen.

Invoquant l’article 10 (liberté d’expression) de la Convention européenne des droits de l’Homme, le requérant se plaint de sa condamnation sur le fondement de l’article 39 quinquies de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse.

La Cour constate que les juridictions internes ont clarifié la notion de "victime" au sens de la loi sur la liberté de la presse et ont réaffirmé que seule une autorisation écrite émanant de la personne ayant porté plainte en se constituant partie civile aurait pu lever l’obligation de secret et l’interdiction de la diffusion de son identité et ainsi exonérer le requérant de sa responsabilité pénale au regard de la loi.
Elle note qu’elles n’ont pas éludé le comportement de la victime qui a éprouvé le besoin de s’exprimer sur les faits, et a révélé, ce faisant, des éléments permettant de l’identifier. Dans leur appréciation, elles ont également pris en considération le droit du requérant à la libre expression, protégé par l’article 10 de la Convention, dans le cadre de sa défense publique au regard des faits graves et infamants qui lui sont reprochés.

La Cour ne voit aucune raison de se départir de l’appréciation des juridictions internes, qui repose sur la mise en balance des droits du requérant et de ceux de la victime et dont la solution se fonde sur des motifs pertinents et suffisants.

Enfin, la Cour relève le caractère modéré des montants auxquels le requérant a été condamné au titre de l’amende et des dommages et intérêts, diminués au stade de l’appel afin notamment de prendre en compte le fait que la victime avait contribué à son identification.

Elle en conclut qu’eu égard à la marge d’appréciation élargie dont disposait l’Etat défendeur, l’ingérence litigieuse dans la liberté d’expression du requérant était (...)

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