Paris

10°C
Clear Sky Humidity: 90%
Wind: ESE at 2.57 M/S

Diffamation envers un avocat : confirmation de la condamnation d'Eric Zemmour

La Cour de cassation confirme qu'aucun des éléments produits par Eric Zemmour n'établissait que l'avocat Patrick Klugman ait manqué aux devoirs de sa profession pour servir des intérêts contraires à ceux de ses clients afin de dissimuler le caractère antisémite d'une agression.

Le 5 avril 2022, au cours de l'émission "Elysée 2022" diffusés en direct sur France 2 puis en ligne sur le site internet france.tv ainsi que sur le réseau social Twitter, Eric Zemmour s'est exprimé à propos du décès en février 2022 de Jérémie Cohen, percuté par un tramway alors qu'il aurait tenté d'échapper à une agression. Il affirmait avoir été contacté par le père de la victime, lequel lui aurait indiqué "que son avocat Patrick Klugman voulait absolument étouffer l'affaire et c'est pour ça qu'il l'a renvoyé".

Saisis par l'avocat, les juges du premier degré ont déclaré Eric Zemmour coupable de diffamation publique et complicité de diffamation publique, l'ont condamné au paiement d'une amende de 1.000 € et ont prononcé sur les intérêts civils.
La cour d'appel de Paris a refusé au prévenu le bénéfice de la bonne foi et confirmé le jugement.

La Cour de cassation rejette le pourvoi dans un arrêt du 2 décembre 2025 (pourvoi n° 24-87.311), considérant que les juges du fond :
- ont exactement retenu, après les avoir analysés, qu'aucun des éléments produits par le prévenu n'établissait l'existence d'une base factuelle suffisante aux propos diffamatoires selon lesquels la partie civile avait manqué aux devoirs de sa profession d'avocat pour servir des intérêts contraires à ceux de ses clients, et ce, afin de dissimuler le caractère antisémite de l'agression ;
- ont retenu à juste titre que, face aux interrogations de la journaliste, les affirmations du prévenu, présentant les faits comme des vérités définitivement établies et mettant gravement en cause la déontologie de l'avocat, étaient dénuées de prudence dans l'expression ;
- ont exactement conclu que ces propos dépassaient ainsi les limites de la liberté d'expression et la dose d'exagération pouvant être tolérée de la part d'un candidat en pleine campagne électorale.

© LegalNews 2025 (...)
Cet article est réservé aux abonné(e)s LegalNews
Vous êtes abonné(e) ?
Identifiez-vous
Vous n'êtes pas abonné(e) à LegalNews
Découvrez nos formules d'abonnement
Image

Actualisé quotidiennement, le Monde du Droit est le magazine privilégié des décideurs juridiques. Interviews exclusives, les décryptages des meilleurs spécialistes, toute l’actualité des entreprises, des cabinets et des institutions, ainsi qu’une veille juridique complète dans différentes thématiques du droit. De nombreux services sont également proposés : annuaire des juristes d’affaires, partenariats de rubriques (affichez votre expertise sur Le Monde du Droit), création d’émissions TV diffusées sur 4Change (Interviews, talkshows, chroniques...), valorisation de vos différentes actions (deals, nominations, études, organisations d’événements, publication de contributions, récompenses, création de votre cabinet...)