À l’occasion de leur 4ᵉ Congrès national, les 11 et 12 décembre 2025, les commissaires de justice ont franchi une nouvelle étape dans la construction de leur identité commune. Près d’un millier de professionnels se sont réunis pour réfléchir collectivement à l’avenir de cette profession unifiée depuis 2022, en présence de deux figures politiques majeures : Gabriel Attal, venu ouvrir les travaux, et Gérald Darmanin, qui en a assuré la clôture. Une édition marquée par une volonté claire : renforcer la cohésion, affirmer une identité partagée et préparer l’échéance structurante du 1er juillet 2026, date à laquelle la profession deviendra exclusive de toute autre.
Une échéance décisive : 1er juillet 2026, la profession dans sa forme définitive
Placée sous la signature « Nous, commissaires de justice », cette édition avait pour ambition d’accompagner la profession vers son point d’aboutissement. À compter du 1er juillet 2026, le statut de commissaire de justice deviendra en effet exclusif, scellant définitivement la fusion engagée entre huissiers de justice et commissaires-priseurs judiciaires.
Le congrès a ainsi été pensé comme un véritable laboratoire d’idées, permettant à tous les professionnels, quelle que soit leur trajectoire initiale, de se projeter dans un avenir commun. L’occasion également de dresser un état des lieux des avancées réalisées depuis 2022 et de rappeler les chantiers qui guideront le prochain Bureau national dès le 1er janvier.
Une profession modernisée et structurée
« Assumer notre identité, moderniser nos pratiques et garantir l’exécution effective des décisions de justice : telle est la responsabilité que les commissaires de justice entendent pleinement prendre au service de l’État de droit », a souligné Benoît Santoire, président de la Chambre nationale des commissaires de justice, à l’occasion de son discours de clôture du congrès à l’adresse du garde des Sceaux.
Dans son discours de clôture, Benoît Santoire, réélu le 10 décembre à la présidence de la Chambre nationale, a rappelé les progrès accomplis depuis la création officielle de la profession. Il a notamment mis en avant la réforme de la saisie des rémunérations, transférée aux commissaires de justice depuis six mois.
Selon lui, même si un bilan définitif reste prématuré, la réforme fonctionne déjà et renforce le bloc des voies d’exécution confiées par l’État. Une évolution qui s’inscrit dans une dynamique plus large de modernisation, portée notamment par la réforme de la formation.
Les chiffres de la dernière session d’entrée à l’Institut national des commissaires de justice (INCJ) en témoignent : 143 admis sur 485 candidats, dont une majorité de moins de 25 ans. Une attractivité renouvelée, signe que la profession séduit une nouvelle génération.
Benoît Santoire a également insisté sur un enjeu central : l’accès à des renseignements fiables sur les débiteurs, indispensable pour mener des procédures d’exécution ciblées, proportionnées et adaptées.
Une réflexion collective pour mieux façonner l’avenir
Le programme du Congrès s’est articulé autour de temps forts dédiés à la réflexion collective. Des Master desks, ateliers de réflexion-focus
Le congrès a donné une large place à l’intelligence collective. Près de 160 commissaires de justice ont participé aux « Master desks », ateliers de réflexion consacrés au thème « Ce que nous voulons être ». Répartis en groupes, ils ont répondu à près de 70 questions et formulé des propositions concrètes sur l’évolution du métier. Les résultats consolidés ont été présentés en séance plénière.
Deux tables rondes ont également permis d’explorer les enjeux identitaires et les attentes institutionnelles, économiques et sociales pesant sur la profession. Une manière de confronter visions internes et exigences externes, pour mieux définir les contours de la profession de demain*
Une reconnaissance institutionnelle réaffirmée
Dans son discours, Gérald Darmanin a tenu à souligner la place essentielle des commissaires de justice dans l’architecture judiciaire française. « Je n’ai pas le sentiment de rejoindre une profession nouvelle, mais de retrouver un pilier installé de la justice française », a-t-il déclaré.
Le ministre de la Justice a salué une profession « tournée vers l’action, la réforme et la recherche de solutions concrètes », rappelant son rôle structurant dans l’exécution des décisions de justice et la sécurité juridique du quotidien. Il a également insisté sur son importance pour la vitalité économique du pays, qualifiant les commissaires de justice « d’artisans de la justice du réel ».
