Guillaume Leyte : "Ce premier contact a une grande importance pour la motivation des étudiants"

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Guillaume Leyte, Président de l’Université Panthéon-AssasEntretien avec Guillaume Leyte, Président de l’Université Panthéon-Assas. 

Les cliniques de droit se multiplient en France. Comment expliquez-vous que ces cliniques soient "à la mode" ?

Il me semble qu’elles reflètent le besoin d’une complémentarité entre l’apprentissage théorique et l’acquisition des modalités de mise en œuvre pratique des connaissances, avec le souhait que cette acquisition puisse commencer le plus tôt possible. Pour autant, la seconde ne doit pas remplacer le premier, l’Université n’étant pas une école professionnelle, et surtout la question des modalités d’enseignement me paraît indissociable des volumes d’étudiants concernés : si l’apprentissage par l’expérience et la résolution de cas pratiques peut se concevoir lorsque les effectifs sont faibles, il n’en va évidemment pas de même lorsque l’enseignement est destiné à plusieurs centaines d’étudiants.

Créée depuis près de 7 ans, la Maison du Droit a-t-elle influé sur l’enseignement du droit ?

S’agissant de l’influence de la Maison du droit sur l’enseignement, elle est nécessairement réduite : étant donné que nous devons traiter des volumes très importants d’étudiants, la Maison du droit ne peut constituer qu’une simple modalité d’enseignement complémentaire qui vient s’ajouter à d’autres initiatives, telles que les ateliers de professionnalisation, ayant pour objet commun de mettre l’étudiant en contact avec la pratique. Pour autant, même s’il est assez réduit, ce premier contacta une grande importance pour la motivation des étudiants et pour leurs choix d’orientation.

"Les cliniques de droit reflètent le besoin d’une complémentarité entre l’apprentissage théorique et l’acquisition des modalités de mise en oeuvre pratique des connaissances."

La Maison du Droit semble évoluer dans une démarche sociale, dont les "usagers" sont essentiellement des particuliers. Avez-vous comme projets de travailler avec des entreprises ?

En ce qui concerne le travail avec des entreprises, celui-ci ne peut avoir lieu au sein de la Maison du droit, telle qu’elle est actuellement organisée, car la rapidité du traitement des dossiers par les étudiants serait sans doute difficilement compatible avec la complexité des problèmes juridiques que les entreprises peuvent rencontrer. En revanche, les ateliers de professionnalisation permettent le contact avec ces chefs d’entreprises que sont les avocats, les notaires, les huissiers etc. En outre, il serait peut-être envisageable d’aller plus loin en ce sens et de créer un atelier de professionnalisation "juriste d’entreprise" dans lequel les problèmes juridiques les plus fréquemment rencontrés par les entreprises seraient traités sous forme de résolution de cas pratiques.
On peut remarquer ici que des études de cas, à caractère transversal et à la fois théoriques et pratiques, existent déjà au sein de l’Ecole de droit.

Propos recueillis par Coralie Tsatsanis


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