Paris

12.9°C
Broken Clouds Humidity: 85%
Wind: W at 5.66 M/S

Assurance du prêt : devoir de conseil de la banque

Toute perte de chance ouvrant droit à réparation, le juge ne peut pas exiger de l’assuré qu’il démontre que s’il avait été parfaitement informé par la banque sur l’adéquation ou non de l’assurance offerte à sa situation, il aurait souscrit, de manière certaine, un contrat mieux adapté.

M. X. a adhéré, pour garantir un prêt immobilier consenti par une banque, au contrat d’assurance de groupe souscrit par cette dernière afin de couvrir les risques décès, invalidité et incapacité.
Par la suite, M. X. a été victime d’un accident du travail.
Après avoir pris en charge les échéances du prêt, l’assureur a notifié à M. X. un refus de maintenir la garantie, son taux d’incapacité fonctionnelle ne dépassant pas le minimum contractuel prévu.
M. X. a assigné la banque en réparation d’un manquement à ses devoirs d’information, de conseil et de mise en garde.

Le 8 novembre 2018, la cour d'appel de Lyon a rejeté cette demande.
Après avoir retenu la responsabilité de la banque pour n’avoir pas appelé l’attention sur les limites de la garantie souscrite, les juges du fond ont énoncé que M. X. ne démontre pas que, complètement informé, il aurait contracté une autre assurance qui l’aurait couvert contre l’incapacité de travail qui lui avait été reconnue, ce d’autant que les assurances ne couvrent pas l’incapacité de travail dans les termes de l’incapacité reconnue par la sécurité sociale.
Ils en ont déduit l’absence de perte de chance de souscrire une assurance lui garantissant le risque d’une incapacité totale de travail.

Dans un arrêt du 20 mai 2020 (pourvoi n° 18-25.440), la Cour de cassation casse l’arrêt d'appel.
Elle estime qu’en statuant ainsi, la cour d’appel a violé le code civil.
La Haute juridiction judiciaire constate que la cour d’appel a exigé de l’assuré qu’il démontre que s’il avait été parfaitement informé par la banque sur l’adéquation ou non de l’assurance offerte à sa situation, il aurait souscrit, de manière certaine, un contrat mieux adapté, alors que toute perte de chance ouvre droit à réparation.

Stéphanie Baert

© LegalNews 2020

Mots-clés

Droit des assurances - Droit bancaire - Assurance du prêt - Devoir de conseil - Devoir de mise en garde - Manquement de la banque - Perte de chance - Droit à réparation - (...)
Cet article est réservé aux abonné(e)s LegalNews
Vous êtes abonné(e) ?
Identifiez-vous
Vous n'êtes pas abonné(e) à LegalNews
Découvrez nos formules d'abonnement
Image

Actualisé quotidiennement, le Monde du Droit est le magazine privilégié des décideurs juridiques. Interviews exclusives, les décryptages des meilleurs spécialistes, toute l’actualité des entreprises, des cabinets et des institutions, ainsi qu’une veille juridique complète dans différentes thématiques du droit. De nombreux services sont également proposés : annuaire des juristes d’affaires, partenariats de rubriques (affichez votre expertise sur Le Monde du Droit), création d’émissions TV diffusées sur 4Change (Interviews, talkshows, chroniques...), valorisation de vos différentes actions (deals, nominations, études, organisations d’événements, publication de contributions, récompenses, création de votre cabinet...)