La société C. soutient en défense d'une part que la participation à la formation de jugement de son président qui s'était prononcé en qualité de juge des référés sur la demande de suspension du permis de construire en litige, méconnait le droit à un procès équitable. Elle soutient d'autre part que M. A n'a pas d'intérêt à agir en sa qualité de voisin de la construction autorisée, au motif que cette dernière est distante de plus de 400 mètres de l'appartement de M. A dont elle est séparée par un ensemble immobilier, un lac et un bois. Au surplus, elle conteste la capacité à agir de M. A.
Le Conseil d'Etat annule l'arrêt de la cour administratif d'appel dans un arrêt du 5 mai 2010. Dans un premier moyen, il retient que la seule circonstance qu'un magistrat a statué sur une demande tendant à la suspension de l'exécution d'une décision administrative n'est pas, par elle-même, de nature à faire obstacle à ce qu'il soit membre de la formation se prononçant ultérieurement au fond sur la demande tendant à l'annulation de cette décision. Dans un second moyen, il retient que le tribunal administratif n'avait pas à inviter le requérant à régulariser sa requête en produisant l'autorisation d'ester en justice du Comité et que sa production en appel est inefficace.© LegalNews 2017
Références
- Conseil d'Etat, 9ème et 10ème sous-sections réunies, 5 mai 2010 (n° 304059) - Cliquer ici
- Les Petites affiches, 2010,n° 168-169, 24-25 août, p. 20, note de Damien Dutrieux - "De l'intérêt à agir du voisin et de la possibilité d'être jugé deux fois par le même magistrat"