Ancien membre du Conseil d’État et dirigeant dans l’industrie, Julien Anfruns apporte à Carlara une vision hybride du droit public des affaires. Il entend structurer un pôle ambitieux, transversal et engagé dans les grandes transitions. Dans cet entretien, il revient sur ses motivations, sa pratique et ses objectifs.
Pourquoi avoir rejoint Carlara ?
Rejoindre Carlara s’est imposé comme une évidence. C’est une maison solide et indépendante incarne un haut niveau d’exigence, une excellence technique éprouvée et une culture d’équipe affirmée. Dans un paysage juridique en constante évolution, Carlara a su préserver une singularité précieuse : celle d’un cabinet ‘full-service' à taille humaine, capable de traiter des enjeux complexes grâce à une organisation agile et interconnectée.
Ce choix procède aussi d’une conviction stratégique : celle de rejoindre une structure où les complémentarités sont réelles entre les pôles de compétence. En droit public des affaires, les problématiques soulevées par les clients interfèrent très souvent avec les enjeux fiscaux, de gouvernance, de conformité, ou encore de propriété intellectuelle. Carlara offre précisément un terreau fertile pour cultiver ces synergies, dans un dialogue constant avec les autres équipes.
Enfin, l’affinité de vues, de valeurs et d’ambitions partagées avec les associés, en particulier Édouard de Lamaze, a joué un rôle décisif. À cela s’ajoute une véritable culture de l’esprit d’équipe, que j’estime indispensable dans un exercice aussi transversal et exigeant que le droit public des affaires. La capacité à conjuguer les talents, à bâtir des solutions collectives et à valoriser l’intelligence collaborative constitue, selon moi, l’un des marqueurs d’un cabinet tourné vers l’avenir.
La confiance et la volonté de construire sur le long terme ont achevé de me convaincre.
Quelle est la spécificité de votre pratique ?
La pratique du droit public des affaires se déploie aujourd’hui sur un spectre très étendu. Elle requiert à la fois une connaissance fine de la sphère administrative et une compréhension concrète des réalités économiques et stratégiques de l’entreprise ainsi que les enjeux environnementaux.
Mon parcours m’a permis d’embrasser l’ensemble de ces univers : en tant que juriste comme avocat ou juge à la section du contentieux du Conseil d’État, mais aussi comme dirigeant au sein de ministères et de groupes industriels internationaux. Mon socle de droit public s’est donc enrichi d’une expérience en entreprise mêlant affaires publiques, fiscalité, communication et développement durable. Cette hybridation me permet d’anticiper les attentes des décideurs économiques tout en appréhendant les logiques de l’État et des collectivités.
Ma pratique s’articule autour de trois pôles principaux : le droit public économique stricto sensu (contrats publics, aides d’État, domanialité, droit des collectivités et établissements publics), la régulation sectorielle (énergie, numérique, environnement), et enfin les enjeux RSE/ESG et de conformité, dans lesquels j’apporte une expertise certifiée.
En complément, j’ai développé une activité dédiée au secteur culturel et au droit des organisations à but non lucratif, que ce soit pour des fondations, des fonds de dotation ou des institutions muséales. Ces secteurs sont aussi à l’intersection des enjeux de droit privé et d’intérêt général et donc aussi du droit public.
Cette transversalité permet d’apporter une réponse à la fois technique, stratégique et prospective aux clients, en France comme à l’international.
Quels sont vos objectifs au sein de Carlara ?
L’objectif premier est de consolider le développement d’un pôle Droit public des affaires ambitieux, lisible et intégré, capable de répondre aux attentes croissantes des acteurs confrontés à la complexité croissante et l’intensification des normes, à la judiciarisation des politiques publiques et à la montée des exigences environnementales et sociétales.
Cela passe par l’implication et le développement d’une équipe spécialisée ouverte à la pluridisciplinarité, mobilisable tant en conseil qu’en contentieux, dans une logique d’excellence de service et d’engagement.
Il s’agit également de porter une vision dynamique du droit public, en interaction constante avec les autres expertises du cabinet, et de contribuer ainsi à renforcer l’offre à valeur ajoutée de Carlara, tant auprès de ses clients historiques que dans une logique de croissance. La dimension internationale du cabinet constitue à cet égard un levier déterminant, notamment pour accompagner des filiales étrangères implantées en France ou des investisseurs confrontés à des problématiques réglementaires complexes.
Enfin, l’un des axes structurants de ce projet consiste à faire du droit un outil au service de la transition : transition environnementale, numérique, mais aussi institutionnelle. Dans cette perspective, l’accompagnement des clients s’inscrit dans une approche résolument responsable et orientée vers l’avenir. Les transformations en cours, qu’elles concernent la durabilité, l’intelligence artificielle ou la réinvention des politiques publiques, imposent d’adopter une posture à la fois rigoureuse et imaginative.
Au-delà de ces objectifs opérationnels, contribuer au développement harmonieux du cabinet, dans un esprit de loyauté, de bienveillance et d’émulation intellectuelle, demeure une priorité constante. Je crois aussi particulièrement à la force de l’action pour les avocats, à l’instar de ce mot de Goethe que j’aime beaucoup : « Il ne suffit pas de savoir, il faut encore appliquer. Il ne suffit pas de vouloir, il faut aussi agir. »
Cela résume bien l’esprit dans lequel s’inscrit le cabinet et cette nouvelle étape : allier la rigueur du droit à la volonté d’agir concrètement, avec exigence et lucidité, au service des transitions en cours. C’est dans cette alchimie humaine et professionnelle que réside, à mes yeux, la force durable d’un cabinet comme Carlara.