La société Château Prieuré Lichine a été cédée, en même temps que la marque semi-figurative Château Prieuré Lichine par son ancien propriétaire, M. S. Lichine à la société Fibal, ce dernier ayant poursuivi une activité de commerce de boissons en gros au travers de la société Borvin dont il assume la gestion. Cette société a édité une plaquette publicitaire pour promouvoir les vins qu'elle propose à la vente, illustrée par différentes photographie, dont une de la couverture de l'encyclopédie des vins et alcools rédigée par A. Lichine, et sur laquelle figure la photographie d'une bouteille de vin Château Prieuré Lichine. La société Château Prieuré Lichine a alors intentée une action en contrefaçon.
La cour d'appel de Bordeaux, dans un arrêt du 19 octobre 2009, a retenu la contrefaçon. Les juges ont estimé que si la photographie de la bouteille portant la marque Château Prieuré Lichine n'occupait qu'un volume très faible sur la plaquette publicitaire par rapport à celle des bouteilles de vin de la gamme commercialisée par S. Lichine, il apparaissait néanmoins que, pour une consommateur moyen, elle ne pouvait être assimilée à une reproduction incidente, dès lors que sa présence renforçait la volonté de S. Lichine et de la société Borvin de se rattacher à la lignée de vin particulièrement réputée que constitue le Château Prieuré Lichine. Au surplus, bien que les caractères scripturaux de la marque reproduits sur l'étiquette de la bouteille photographiée sur la couverture de l'encyclopédie revêtent une taille réduite, ils n'en demeuraient pas moins lisibles pour un consommateur moyen.
La Cour de cassation approuve les juges du fond. Dans un arrêt du 7 décembre 2010, elle retient que l'autorisation de reproduire la marque litigieuse ne pouvait pas être invoquée pour une exploitation dans un contexte littéraire autre que celle de l'encyclopédie, dès lors que cette marque avait ensuite été cédée au cessionnaire des parts de la société Château Prieuré X.
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