Avocate pénaliste engagée, Julia Minkowski vient de fonder son propre cabinet : Minkowski & Partners. Forte de vingt ans de barreau et d’une riche expérience auprès de clients exposés médiatiquement, elle entend conjuguer excellence, indépendance et transmission.
Dans cet entretien, elle revient sur la genèse de ce projet, ses ambitions et les défis du pénal des affaires aujourd’hui.
Pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous avez décidé de créer votre propre cabinet ?
C'est une décision qui s'est imposée après un long cheminement. J'ai travaillé pendant de nombreuses années avec Hervé Temime, un avocat exceptionnel qui m'a beaucoup appris. Dès mes débuts, j'ai su que je voulais être avocate pénaliste. Mon dernier stage dans son cabinet a été décisif : j'ai découvert un environnement qui correspondait parfaitement à mes aspirations.
Avec Hervé Temime, j'ai eu la chance de participer à des affaires incroyables et de plaider très jeune. Il avait une manière unique de nous impliquer activement dans les dossiers. Son décès il y a deux ans a été un choc émotionnel pour nous tous. Malgré cela, nous avons réussi à maintenir le cabinet et à attirer de nouveaux clients prestigieux.
Cependant, après 20 ans au barreau, j'ai ressenti le besoin d'écrire une nouvelle page de ma carrière. Créer mon propre cabinet me permet de choisir mes collaborateurs, mes bureaux et d'offrir un service personnalisé à mes clients tout en restant fidèle aux valeurs que j'ai toujours défendues. ?
Comment envisagez-vous le positionnement de votre cabinet
Mon activité reste principalement centrée sur le droit pénal des affaires, qui représente environ 75 % des dossiers. Ces dernières années, j'ai également traité des affaires liées à des violences sexuelles ou à des extorsions, ainsi que des dossiers médiatiquement sensibles nécessitant une expertise en droit de la presse.
Un autre axe important est le développement d'une activité internationale, notamment en matière d'extradition. Nous avons récemment travaillé sur des dossiers impliquant des ressortissants étrangers poursuivis en France ou des Français poursuivis à l'étranger. Ce volet international est essentiel pour moi et s'inscrit dans l'évolution naturelle de mon activité.
Quels sont vos objectifs pour le développement du cabinet ?
Je souhaite avant tout consolider notre structure actuelle avant d'envisager une croissance supplémentaire. Je crois au modèle de « boutique », qui permet d'offrir un service hautement personnalisé à nos clients. Si le cabinet devient trop grand, il pourrait perdre cette spécificité.
Mon objectif est donc de maintenir une taille raisonnable tout en continuant à travailler sur des dossiers passionnants et complexes. Je veux également préserver l'indépendance et la culture du droit pénal des affaires tout en m'adaptant aux nouvelles attentes des clients, notamment en matière de négociation pénale.
Avez-vous un dernier point à ajouter concernant cette nouvelle étape dans votre carrière ?
Oui, je tiens à souligner l'importance des valeurs que je souhaite porter avec ce nouveau cabinet : l'excellence juridique, l'engagement envers nos clients et la transmission aux jeunes générations d'avocats. Le droit pénal reste une matière vivante et essentielle pour garantir les droits fondamentaux dans notre société.
Créer mon propre cabinet me permet de choisir mes collaborateurs, mes bureaux et d'offrir un service personnalisé à mes clients tout en restant fidèle aux valeurs que j'ai toujours défendues. Mes deux futurs associés, Benjamin Bohbot et Éléonore Heftler-Louiche, ont été formés à la même école intransigeante de La Défense pénale. Ce sont deux avocats brillants, j’ai beaucoup de chance qu’ils aient accepté de me faire confiance et de me rejoindre.
Propos recueillis par Arnaud Dumourier
