Une enquête de l'organisation non gouvernementale Greenpeace, intitulée "Dirty laundry 2" (Linge sale 2), rendue publique le 23 août 2011, révèle que les produits vendus par 14 grandes marques de vêtements dont Adidas, Nike, Uniqlo, Lacoste, Ralph Lauren, Calvin Klein, Li Ning, Converse, H&M ou Abercrombie & Fitch, contiendraient des substances chimiques toxiques pour l'homme.
Sur 78 échantillons d'articles neufs achetés dans 18 pays, de l'Argentine à la Chine en passant par le Danemark ou la Suisse, dans des magasins ayant pignon sur rue, 52 présentaient des traces d'éthoxylates de nonylphénol (NPE). Seul Gap, dont deux échantillons ont été testés, ne présente que des résultats négatifs.
Les NPE sont dangereux car ils se dégradent rapidements dans l'environnement en nonylphénols simples (NP), une substance persistante supposée toxique pour la reproduction et la croissance des êtres vivants. Tout produit commercial contenant des NP porte en Europe les mentions "risque possible d'altération de la fertilité", "risque possible pendant la grossesse d'effets néfastes pour l'enfant" et "très toxique pour les organismes aquatiques, peut entraîner des effets néfastes à long terme pour l'environnement".
L'enquête révèle que "des éthoxylates de nonylphénol (NPE) ont été détectés dans deux tiers de ces échantillons".
Greenpeace rassure en annonçant que "rien ne permet de penser que les niveaux de NPE mesurés (entre 1 et 27.000 mg/kg, ndlr) présentent un risque direct pour les personnes qui portent ces vêtements", mais "des quantités résiduelles de cette substance sont, une fois ces vêtements lavés, rejetées dans l'environnement, y compris dans les pays où leur usage est interdit". La présence de nonylphénol est ainsi courante dans les rivières en Europe.
Leur dangerosité est accentuée par le phénomène de bioaccumulation : en piégeant les NP contenus dans l'eau, les algues concentrent le produit toxique, puis celles-ci sont mangées par les poissons qui accumulent à leur tour ce produit dans leur graisse, or au bout de la chaîne alimentaire, on retrouve l'homme. Certaines études ont ainsi montré que le lait maternel pouvait contenir des traces de cette substance chimique (...)
