Paris

10.8°C
Broken Clouds Humidity: 89%
Wind: NE at 2.68 M/S

Appel à jour fixe : attention à ne pas exiger de formalisme excessif !

La cour d'appel est tenue de vérifier la concordance de la fin de non-recevoir soulevée par l'intimé par rapport à l'exemplaire de l'ordonnance jointe à l'assignation, signée et datée, et qui doit figurer au dossier de la procédure.

Une société a attrait le PDG d'une société, tant en cette qualité qu'en sa qualité personnelle, devant un tribunal de commerce à l'occasion d'un litige.
Par une déclaration, le défendeur à l'instance a interjeté appel du jugement de ce tribunal ayant rejeté son exception d'incompétence.

La cour d'appel d'Aix-en-Provence, par un arrêt du 18 novembre 2021, a déclaré irrecevable l'appel.

La Cour de cassation, dans un arrêt rendu le 12 décembre 2024 (pourvoi n° 22-11.816), casse l'arrêt d'appel.
Il résulte de l'article 6, § 1, de la Convention de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales (CEDH) et des articles 85, alinéa 2 et 920, alinéas 1er et 2, du code de procédure civile que, saisie d'une fin de non-recevoir soulevée par l'intimé tirée de ce que la copie de l'ordonnance jointe à l'assignation n'est pas signée, la cour d'appel est tenue de vérifier sa concordance par rapport à l'exemplaire de cette ordonnance signée et datée qui doit figurer au dossier de la procédure en vertu de l'article 918 du code de procédure civile.
C'est seulement à défaut d'intégrité de la copie de l'ordonnance jointe à l'assignation, que la sanction de l'irrecevabilité est encourue et toute autre interprétation relèverait d'un formalisme excessif.

Ainsi, il incombe à l'appelant, représenté par un avocat, de joindre à l'assignation à jour fixe une copie intègre de l'ordonnance du premier président, par rapport à l'ordonnance figurant aux pièces de la procédure.

En l'espèce, la copie de l'ordonnance jointe à l'assignation à jour fixe est dépourvue de toute signature.
En déclarant irrecevable l'appel au seul vu de la copie de l'ordonnance non signée, alors qu'elle devait vérifier sa concordance par rapport à l'exemplaire figurant au dossier de la procédure, notamment quant à son contenu et à la mention de la date de l'audience, la cour d'appel, faisant preuve d'un formalisme excessif, a violé les textes susvisés.
La Cour de cassation rejette le pourvoi.

© LegalNews 2025 (...)
Cet article est réservé aux abonné(e)s LegalNews
Vous êtes abonné(e) ?
Identifiez-vous
Vous n'êtes pas abonné(e) à LegalNews
Découvrez nos formules d'abonnement
Image

Actualisé quotidiennement, le Monde du Droit est le magazine privilégié des décideurs juridiques. Interviews exclusives, les décryptages des meilleurs spécialistes, toute l’actualité des entreprises, des cabinets et des institutions, ainsi qu’une veille juridique complète dans différentes thématiques du droit. De nombreux services sont également proposés : annuaire des juristes d’affaires, partenariats de rubriques (affichez votre expertise sur Le Monde du Droit), création d’émissions TV diffusées sur 4Change (Interviews, talkshows, chroniques...), valorisation de vos différentes actions (deals, nominations, études, organisations d’événements, publication de contributions, récompenses, création de votre cabinet...)