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Fermeture administrative de l'enseigne pour dangerosité

L’indemnité d’occupation d’un local commercial n’est pas due en cas de fermeture administrative de l’enseigne pour dangerosité de l’immeuble.

Par acte authentique, la société V. a donné à bail à Mme X. un immeuble lui appartenant à usage mixte commercial et d'habitation pour y exploiter un fonds de commerce de café-brasserie-restaurant. La bailleresse a fait délivrer à la locataire un congé avec refus de renouvellement sans indemnité d'éviction en invoquant le défaut de payement des loyers au terme convenu et le défaut d'entretien des lieux. Le commerce a fait l'objet d'une décision de fermeture administrative à raison de la dangerosité de la terrasse. Mme X. a assigné la bailleresse en payement d'une indemnité d'éviction et réparation pour préjudice d'exploitation du fonds de commerce et de jouissance de l'appartement.

Pour fixer à une certaine somme l'indemnité d'occupation due par Mme X. la cour d’appel d’Amiens, dans un arrêt du 14 mai 2009, énonce que l'expert a chiffré l'indemnité mensuelle d'occupation à compter du 1er janvier 2004 à la somme de 1.124,30 euros dont 442,95 euros correspondant à la seule partie appartement et qu'il y a lieu de condamner la locataire au payement de cette somme à compter du 1er janvier 2004 jusqu'au 28 mars 2008, date de la restitution effective des clefs.

Le locataire fait alors un pourvoi. La Cour de cassation, dans un arrêt du 23 novembre 2010 censure la décision de la cour d'appel au visa de l'article 455 du code de procédure civile. Elle considère qu’en statuant ainsi, sans répondre aux conclusions de la locataire soutenant que le commerce ayant fait l'objet d'une fermeture administrative en raison de la dangerosité de l'immeuble par décision de la ville de Saint-Quentin, les locaux n'avaient aucune valeur commerciale et ne pouvaient donc donner lieu à aucune indemnité d'occupation, faute de commerce pouvant s'y installer en l'état et en l'absence de travaux, la cour d'appel a méconnu les exigences du texte susvisé.


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Références

  - Cour de cassation, 3ème chambre civile, 23 novembre 2010 (pourvoi n° 10-11.819) – cassation partielle de  cour d'appel d'Amiens, 14 mai 2009 (renvoi devant la cour d'appel d'Amiens, autrement composée) - Cliquer ici

  - Code de procédure civile, article 455 - Cliquer (...)

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