Paris

17.5°C
Light rain Humidity: 83%
Wind: WSW at 6.69 M/S

Steaks hachés contaminés : faute dolosive caractérisée

En mettant sciemment sur le marché de la viande hachée sur laquelle il avait délibérément allégé les contrôles sanitaires et, ainsi, mis en évidence la conscience qu'il avait du caractère inéluctable du dommage qui s'ensuivrait, constitué par le retrait de ce produit, le gérant de la société de transformation de viande a commis une faute dolosive au sens de l'article L. 113-1 du code des assurances.

En juin 2011, les autorités sanitaires ont enjoint à une société qui procédait, notamment, à la fabrication de steaks hachés ensuite commercialisés par des magasins de discount alimentaire, de retirer de la vente des produits en raison d'une alerte sanitaire.
Son gérant a été condamné par une juridiction pénale pour blessures involontaires, tromperie, détention de denrées corrompues ou toxiques et mise sur le marché de produits d'origine animale dangereux. Il a été déclaré responsable des préjudices des parties civiles.
Mise en liquidation judiciaire quelques jours plus tard, la société de transformation de viande, agissant par les organes de la procédure collective, a assigné le distributeur devant un tribunal de commerce en indemnisation du préjudice né de la rupture brutale des relations commerciales.
Le liquidateur judiciaire a assigné l'assureur de la société en exécution du contrat d'assurance au titre des garanties responsabilité civile, "frais de retrait" et "défense pénale et recours".

La cour d'appel de Douai l'a débouté de ces demandes.
Les juges du fond ont relevé que dans un arrêt du 26 février 2019, désormais définitif, la cour d'appel de Douai avait rappelé que le gérant de la société, en sa qualité de professionnel de la filière bovine, ne pouvait ignorer que le plan de maîtrise sanitaire était un élément essentiel d'une entreprise alimentaire, en particulier de fabrication de viande hachée surgelée où les risques de contamination étaient majeurs, et qu'il pouvait d'autant moins l'ignorer qu'une précédente crise sanitaire avait affecté ce secteur en 2005, et que les services de l'Etat avaient rappelé à sa société leur vigilance particulière à ce sujet et sollicité la mise en place d'un protocole complet de la gestion du risque relatif à la bactérie E.Coli 0157H7.
Les juges ont également relevé que, dans cet arrêt, le juge pénal avait considéré que le gérant savait, d'une part, (...)

Cet article est réservé aux abonné(e)s LegalNews
Vous êtes abonné(e) ?
Identifiez-vous
Vous n'êtes pas abonné(e) à LegalNews
Découvrez nos formules d'abonnement
Image

Actualisé quotidiennement, le Monde du Droit est le magazine privilégié des décideurs juridiques. Interviews exclusives, les décryptages des meilleurs spécialistes, toute l’actualité des entreprises, des cabinets et des institutions, ainsi qu’une veille juridique complète dans différentes thématiques du droit. De nombreux services sont également proposés : annuaire des juristes d’affaires, partenariats de rubriques (affichez votre expertise sur Le Monde du Droit), création d’émissions TV diffusées sur 4Change (Interviews, talkshows, chroniques...), valorisation de vos différentes actions (deals, nominations, études, organisations d’événements, publication de contributions, récompenses, création de votre cabinet...)