Le Monde du Droit a interviewé Numa Rengot au sujet de son arrivée chez Aston Société d'Avocats en tant qu' associé.
Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre Aston ?
J’avais depuis quelques temps déjà la volonté d’intégrer une équipe dédiée au développement des entreprises de croissance. Aston disposait d’expertises déjà reconnues en M&A, en capital venture et en droit des nouvelles technologies entre autres, avec lesquelles les synergies sont évidentes dans ma matière. Me rapprocher d’Aston, c’était l’occasion aussi de donner une nouvelle orientation à mon activité.
Aujourd’hui, celle-ci est mise au service des entreprises en recherche d’acquisitions stratégiques sur le marché. C’est une proposition de valeur assez singulière, qui parle aux entrepreneurs.
Est-ce plus facile de venir en équipe ?
La question ne s’est pas tout à fait posée comme ça. Les opportunités d’intervenir avec mes nouveaux associés étaient déjà au rendez-vous à l’époque de nos premières discussions de rapprochement. Il m’est alors apparu nécessaire de m’entourer d’une ressource déjà opérationnelle. Rien de tel qu’une personne de confiance, avec laquelle on travaille déjà au quotidien, pour relever ce nouveau défi.
Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?
Ce qui a marqué mon parcours en filigrane, c’est la proximité avec l’univers industriel. Au fil des restructurations auxquelles j’ai été amené à participer en tant qu’avocat, j’ai pu développer une connaissance large des problématiques de certaines filières, notamment celle de la filière du bois, de la métallurgie et du hors media (imprimeurs, routeurs, infographie…). J’ai aussi eu la chance d’acquérir une expérience parapublique très tôt, en intervenant en support de certains conseillers techniques de cabinets ministériels à Bercy et Matignon ou encore auprès de collectivités territoriales. Cette expérience a changé mon regard sur la façon d’accompagner localement une entreprise en difficulté. Elle m’a aussi sensibilisé aux effets de la restructuration de filière.
Qui a le plus influencé votre carrière ?
Mes clients m’influencent continuellement. Leurs idées, leurs attentes, m’incitent au quotidien à imaginer des solutions nouvelles. En revanche, je pense à un moment fort de mon parcours, alors que M. Jean-Claude Palu était Médiateur Délégué du Crédit aux Entreprises. J’ai appris l’urgence du traitement des dossiers, la nécessité d’être pragmatique sur le redressement d’une entreprise… tout ça dans une temporalité très courte, souvent une nuit !
Quel est votre meilleur souvenir dans votre carrière ?
Sans aucun doute, une négociation âpre avec la CGT, dans le cadre d’une reprise à la barre. Le dossier est bien connu, il s’agit de la restructuration de Plysorol International SAS. Le dossier était miné politiquement et socialement. Pourtant l’option de restructuration portée par notre client a finalement emporté le soutien des représentants des salariés. La clé du succès : la pédagogie dans le dialogue social.
Quels sont vos domaines de compétences ?
J’ai choisi d’orienter mon activité vers le Restructuring. Avec des compétences complémentaires en finance et en intermédiation avec les pouvoirs publics, qui permettent d’avoir une vision macro-économique des dossiers. Contrairement aux idées reçues, je pense que les pouvoirs publics peuvent être des accélérateurs de solutions pour sortir les entreprises de leurs difficultés.
Quelles sont, selon vous, les actualités marquantes de ces dernières semaines dans ces secteurs d'activité ?
Il y en a au moins deux. La première, incontestablement, est l’ouverture de la procédure de sauvegarde de Pixmania. Un secteur dans lequel on imagine peu trouver des entreprises en difficultés ! Cela en dit long sur l’anticipation des difficultés des entreprises marchandes. Malgré tout le discours sur la prévention, et la croissance du nombre de conciliations, il y a encore beaucoup de difficultés… et elles ne sont pas réservées aux entreprises industrielles. Je pense aussi bien sûr à la restructuration d’Air France, emblématique d’un vaste mouvement de restructurations de grands groupes « in bonis ». Il y a eu dans ce dossier un réel manque d’anticipation dans le dialogue social avec les élus du personnel. En matière de communication, il y a encore beaucoup à faire pour faciliter la conduite du changement.
Qui conseillez-vous ?
J’accompagne essentiellement des entreprises du secteur hors media (imprimeurs, routeurs…), du secteur du BTP, des entreprises de services (internet notamment) et de l’industrie (métallurgie, chimie).
Quels sont vos objectifs ?
Notre équipe a pour ambition d’intervenir sur des restructurations pan-européennes et de consolider son expertise en France dans le domaine des filières de métier. Nous comptons y arriver en partie en recrutant des profils qui ne seront pas forcément ceux d’avocats. Une évolution qui se fera non sans symboles forts ! Nous aimons l’innovation !
Propos recueillis par Arnaud Dumourier (@adumourier)
Suivre @adumourier
