Benjamin Pitcho, avocat au Barreau de Paris, exerce à titre individuel depuis 10 ans en droit de la santé et en droit des technologies de l’information et de la communication. Président et fondateur de la Clinique Juridique Saint-Denis, récompensé par le Trophée Pro Bono 2014, Benjamin Pitcho est candidat aux élections du Conseil de l’Ordre des 15 et 16 décembre prochains.
Pouvez-vous vous présenter ?
Après un Master à l’ESSEC et un DESS-DJCE Droit des Affaires, j’ai exercé dans un cabinet international, puis une structure de taille réduite. J’ai créé mon cabinet, très spécialisé en droit de la santé et en technologies de l’information et j’exerce avec une collaboratrice.
Je suis par ailleurs Docteur en Droit Privé et Maître de Conférences à l’Université.
Pourquoi avez-vous décidé d'être candidat ?
J’ai créé la Clinique Juridique (lacliniquejuridique.fr) qui permet à des étudiants en droit, sous le contrôle de Confrères, de délivrer de l’information juridique gratuite à des personnes défavorisées en Seine-Saint-Denis.
Cette action innovante constitue un engagement fort dans la Cité comme dans la formation de nos futurs Confrères.
La Clinique permet à chacun, par delà le développement de l’accès au droit, de connaître et reconnaître l’utilité quotidienne de notre profession. Elle nous offre aussi la possibilité, par l’action désintéressée au service d’autrui, de rester des acteurs politiques incontournables.
Nos Confrères participent en outre à la formation des étudiants, qui reçoivent un aperçu de notre métier au travers de la réalisation de certaines de nos tâches quotidiennes. Ils sont donc plus intéressés et plus rapidement efficaces lors de leur entrée dans la profession.
C’est justement pour prolonger cet engagement au profit de nos Confrères et permettre à notre profession de retrouver la voix qu’elle mérite, au sein de la Cité, que j’ai souhaité être candidat.
Quelles sont les actions que vous souhaitez mener dans le cadre de votre mandat ?
La période que nous vivons est très particulière et notre profession évolue sous la pression conjuguée de différents phénomènes. Nous connaissons à la fois des difficultés d’exercice et de financement, en même temps que nous semblons avoir perdu le soutien des pouvoirs publics et de nos concitoyens.
Nous sommes tous des entrepreneurs mais nous pouvons améliorer le management de nos structures. Tout au long de notre carrière, nous connaissons différentes étapes – collaboration, installation, association – pour lesquelles notre formation demeure parcellaire. Il nous faut développer l’accompagnement de nos cabinets pour permettre de renforcer notre croissance et conquérir de nouveaux marchés.
Nous subissons par ailleurs la concurrence frontale de nouveaux acteurs, les legal start up. Leur présence démontre le réel besoin de droit de nos concitoyens que nous parvenons difficilement à adresser. Il est temps de permettre à ceux qui le souhaitent de participer à la création de ces outils afin de se réapproprier ce marché que nous avons abandonné.
Enfin, les négociations sur les budgets de l’aide juridictionnelle l’ont montré, il nous faut reconquérir l’opinion publique et l’associer à notre combat. Avocats, c’est pour la liberté de chacun de nos concitoyens que nous nous battons et nous devons poursuivre ce combat. La multiplication des actions bénévoles – le pro bono – offre à tous la reconnaissance de l’utilité de notre métier, par delà la représentation en justice.
Une fois nos honoraires assurés, il nous appartient de défendre les valeurs de notre serment : dignité, conscience, indépendance, probité et humanité.
Propos recueillis par Arnaud Dumourier (@adumourier)
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