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Licenciement économique : faute de l'employeur à l'origine des difficultés économiques de l'entreprise

Si la faute de l'employeur à l'origine des difficultés économiques de l'entreprise est de nature à priver de cause réelle et sérieuse les licenciements consécutifs à ces difficultés, l'erreur éventuellement commise dans l'appréciation du risque inhérent à tout choix de gestion ne caractérise pas à elle seule une telle faute.

Par jugement du 28 octobre 2009, le tribunal de commerce de Paris a ouvert une procédure de sauvegarde au bénéfice d’une société apparetant à un groupe de sociétés, puis, par jugement du 9 juin 2010 a arrêté le plan de sauvegarde de cette société.

Mme S., salariée de cette société, a été licenciée pour motif économique le 30 avril 2010 et a saisi la juridiction prud'homale afin de voir constater que le motif économique invoqué résultait d'une faute et à tout le moins d'une légèreté blâmable de son employeur et a demandé la condamnation de la société à des dommages-intérêts pour licenciement sans cause réelle et sérieuse.

La cour d’appel de Paris a dit sans cause réelle et sérieuse le licenciement de la salariée et a condamné la société à lui payer une somme à titre de dommages-intérêts à ce titre.
Elle a relevé que, par courriel du 14 avril 2008, le directeur financier de la société a demandé aux entités du groupe d'inclure dans les résolutions à venir de leurs assemblées et conseils d'administration, des propositions de distribution de dividendes de plusieurs millions d'euros afin de procéder au remboursement des crédits vendeurs et dettes senior de la société et, que, si les différents rapports des administrateurs, mandataires et liquidateurs judiciaires versés au dossier expliquent les difficultés des sociétés du groupe par la crise de 2008, force est de constater que les remontées de dividendes des filiales vers la société mère ont fortement diminué les fonds propres de ces sociétés, réduit considérablement leur capacité d'autofinancement et fragilisé ces entreprises exerçant dans un domaine dont l'activité par nature est soumise à des cycles.
Elle en a conclu que ces remontées importantes de dividendes opérées par l'actionnaire ont ainsi provoqué les difficultés financières des filiales et par voie de conséquence celles de la société dont l'activité était exclusivement orientée (...)

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