« Nous souhaiterions pouvoir faire rayonner les réalisations de notre Clinique juridique et réaffirmer l’importance des dispositifs d’accès au droit »

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Pédagogique, humaine et caritative, la Clinique est avant tout un moyen d’accès au droit et de formation professionnelle duquel toutes les parties tirent profit. Pour en apprendre davantage sur son fonctionnement et ses actions, Le Monde du Droit a interrogé Marie Cardinale et Julia-Marie Dulau, Présidente et Vice-présidente de la Clinique juridique de l’EFB.

Pourriez-vous présenter, en quelques mots, l'identité de la Clinique juridique de l'EFB ?

La Clinique est une association composée d’élèves avocats, supervisée par des avocats du barreau de Paris Solidarité. Celle-ci s’inscrit dans une démarche caritative, c’est pourquoi les intervenants, qu’il s’agisse des élèves ou des avocats, opèrent exclusivement en tant que bénévoles.

Si les cliniques juridiques foisonnent de toutes parts à l’heure actuelle, il est opportun de souligner que notre Clinique fait, elle, partie de l’Ordre des avocats du barreau de Paris. À ce titre, les élèves avocats ne peuvent pas faire de permanences sans être supervisés par des avocats. En clair, tout ce que fait l’élève avocat doit être approuvé. C’est un soutien dont nous ne pouvons pas nous passer. 

En ce qui concerne sa structure, la Clinique de l’EFB est composée de 8 pôles dont un est dédié à la communication. Modelo, le Secours populaire et SOS Racisme sont d’ailleurs des partenaires des pôles mannequin, asile et discrimination. Le restant des pôles est dédié au droit général, aux restos du cœur et aux violences faites aux femmes. 

Les spécialités de chacun influent-elles sur les activités de la Clinique juridique ?

Il faut savoir que la Clinique regroupe énormément d’élèves avocats qui ont des spécialités différentes. Par exemple, Marie fait du droit pénal, de la responsabilité médicale et pharmaceutique tandis que Julia-Marie, quant à elle, exerce dans le droit bancaire et financier mais s’attèle entre temps au droit social.

Toutefois, nous ne demandons à aucun des élèves d’avoir une spécialité bien définie. L’idée est, au contraire, de leur permettre d’effectuer des permanences dans leur spécialité pour étoffer leur expérience dans ce domaine, mais également de promouvoir la diversité des expérimentations en passant d’un domaine juridique à l’autre.

Quelles ont été les réalisations concrètes de la Clinique ?

Nos réalisations concrètes s’effectuent au sein de nos différents pôles. Des permanences sont réalisées à différentes fréquences, en fonction de la demande. Concrètement, nous sommes à un niveau de premier conseil juridique. Cette première approche nous permet éventuellement d’identifier des problématiques qui nécessiteraient l’intervention d’un avocat. Dans le cas où un recours judiciaire était à prévoir, nous endosserions le rôle de « relai » vers des bus de la solidarité dont les permanences sont directement effectuées par des avocats.

Ce bureau a également été très sollicité pour communiquer sur nos manières de faire et de fonctionner. Nous essayons d’apporter notre contribution à notre échelle et d’expliquer ce que nous réalisons. Un projet avec Madagascar a d’ailleurs été entrepris par notre Clinique il y a peu, en ayant pour but d’apporter notre expérience et nos conseils de clinicien(ne)s aux élèves avocats malgaches, qui voulaient, à leur tour, se lancer dans la création d’une clinique juridique. Si le partenariat porte ses fruits, nous aurons à cœur de les accueillir et de leur prodiguer un appui concret sur le terrain.

Finalement, nous diversifions nos points d’actions et de communication et essayons d’être présents sur plusieurs fronts, même en participant à des compétitions sportives ou à des tables rondes.

Quelles sont les nouvelles préoccupations de la Clinique ?

L’idée étant que les bureaux successeurs continuent de promouvoir les projets entrepris par les bureaux précédents. L’un des enjeux est bien souvent de reprendre un partenariat récemment établi, de le faire vivre et de le développer.

La première préoccupation qui guide nos actions est inéluctablement l’accès au droit. Le but est en effet de démocratiser le conseil juridique afin de le rendre accessible aux plus démunis.

La seconde est axée sur le développement de la communication. Trop peu connue des élèves avocats – voire des avocats en général – nous souhaitons donner de la visibilité à la Clinique juridique de l’EFB. Sur certaines questions, nous n’avons pas d’avocats bénévoles et c’est un problème.

Au-delà d’une expérience de bénévolat, la Clinique juridique bénéficie à toutes les parties prenantes. Alors qu’elle procure à l’élève avocat de l’expérience, elle octroie au patient un accès au droit et à l’avocat un contact avec les générations futures.

Propos recueillis par Léa Verdure


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