Le Monde du Droit a interrogé Julie Catala Marty, associée chez Bird & Bird, à l'occasion de sa cooptation.
Selon vous, qu'est-ce qui a présidé à votre cooptation ?
J’ai rejoint Bird & Bird il y a près de deux ans avec Claude Lazarus, avec l’objectif de développer la pratique de l’équipe concurrence aux côtés de Michel Roseau. Ma nomination en tant qu’associée s’inscrit dans la continuité de ce projet.
Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?
Après 7 ans chez Clifford Chance à Paris, j’ai rejoint le cabinet Howrey pour ensuite intégrer Bird & Bird en avril 2011, en tant que Counsel du département droit de la concurrence.
Qui a le plus influencé votre carrière ?
Plusieurs personnes ont eu une influence significative sur ma carrière.
Je suis tout d’abord issue d’une famille d’avocats, ce qui a très certainement dû jouer, au moins inconsciemment, dans le choix de cette profession.
Concernant ma pratique actuelle, Claude Lazarus a bien évidemment joué un rôle significatif, puisque je travaille avec lui depuis près de 13 ans. J'ai donc eu la chance de faire mes classes avec l'un des grands noms du droit de la concurrence, ce qui est incontestablement une très bonne école.
Quel est votre meilleur souvenir dans votre carrière ?
Je dirai ma première plaidoirie. Pour une première, j'intervenais devant la première chambre de Cour d'Appel de Paris dont le décorum est impressionnant pour un jeune avocat. Cela reste un bon souvenir car j'ai pu sortir de l'ornière mon client sur des questions de procédure.
Quels sont vos domaines de compétences ?
J'interviens dans tous les domaines du droit de la concurrence français et européen.
Je suis récemment intervenue dans des opérations de concentration complexes dans le secteur des média tant devant la Commission européenne que l'Autorité de la concurrence. J'ai, par ailleurs, développé une expertise en matière de contentieux relatifs notamment à des cartels et abus de position dominante. Mon intervention peut, à cet égard, se faire très en amont, dès le stade des opérations de visites et saisies diligentées par les autorités de concurrence. J'ai également développé une activité en matière de compliance et ai élaboré et mis en œuvre de nombreux programmes de conformité. Enfin, j'interviens sur des questions aux confins du droit de la concurrence et du droit de la propriété intellectuelle.
Quelles sont, selon vous, les actualités marquantes de ces dernières semaines dans ces secteurs d'activité ?
Parmi les nombreux développements récents en droit de la concurrence ces dernières semaines, deux ont particulièrement retenu mon attention.
Nous suivons tout d'abord de très près les discussions portant sur le projet de loi relatif à la consommation et plus précisément sur ses dispositions instaurant une action de groupe découlant des atteintes au droit de la concurrence. Ce projet est d'importance. L'introduction d'une action de groupe en France, quelle que soit sa forme, aura nécessairement des répercussions sur l'activité de nos clients.
Nous suivons également attentivement l'actualité jurisprudentielle en matière de contestation d’opérations de visites et saisies. On notera que dans plusieurs arrêts du 24 avril 2013, la Cour de cassation affirme très clairement que le pouvoir de saisie des agents de l’Autorité de la concurrence trouve sa limite dans le respect de la confidentialité de la correspondance entre un avocat et son client. Cette prise de position semble marquer un infléchissement de la position de la Cour de cassation en matière de saisies globales de messageries. La Cour n’a toutefois pas franchi le pas tant espéré par les praticiens puisqu’elle a considéré que seules les saisies des pièces couvertes par le legal privilege devaient être annulées. Le reste des opérations ne serait pas impacté par ces saisies irrégulières.
Qui conseillez-vous ?
J’interviens pour de nombreuses sociétés dans des secteurs industriels variés tels que les télécommunications, le secteur des médias et en particulier de la télévision, le commerce de détail et la distribution, les cosmétiques et les produits de luxe, la banque et l'assurance, l'aérien, les industries lourdes (telles que notamment le ciment, la chimie et le papier) et les travaux publics.
Quels sont vos objectifs pour le cabinet ?
Notre ambition est bien évidemment de continuer à compter parmi les acteurs reconnus en droit de la concurrence, tout en mettant en avant les facteurs différenciant du cabinet et de l'équipe tels que par exemple notre expertise en matière d'interface IP/Concurrence.
Propos recueillis par Arnaud DUMOURIER