Bâtonnat Paris 2018 : Carbon de Seze se présente pour devenir "l’avocat des avocats"

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Carbon de SezeL’avocat pénaliste, ancien membre du conseil de l’ordre, Carbon de Seze est candidat au bâtonnat de Paris pour devenir "l’avocat des avocats".

Carbon de Seze a décidé de présenter seul sa candidature au bâtonnat de Paris dont les élections se dérouleront les 29 novembre et 1er décembre 2016. S’il se présente en solo c’est parce que, selon lui, le vice-bâtonnat ne fonctionne pas.                
Il relève que "le vice-bâtonnier n’est pas membre du Conseil de l’Ordre. Ainsi, il n’a pas le droit de votre. Il ne peut même pas interférer sur l’ordre du jour !  En outre, le vice-bâtonnier n’existe que par délégations du bâtonnier. Chaque fois qu’il y a contradiction, il n’y a pas de discussion  mais retrait des délégations". "Seul le premier bâtonnat/vice-bâtonnat a bien fonctionné. Jean-Yves Le Borgne était membre du CO et le tandem s’était projeté dans l’exercice des fonctions" fait remarquer Carbon de Seze. .

Deux enjeux ont motivé sa candidature : la préservation du secret professionnel et la nécessité de restaurer la confiance des avocats parisiens en leurs institutions.

Préserver le secret professionnel

En ce qui concerne le secret professionnel, l’avocat pénaliste veut lutter contre "le culte de la transparence" imposé par les politiques. Il cite en exemple la loi du 3 juin 2016 sur la criminalité organisée qui légalise les "IMSI-catchers".  "Ainsi, un cabinet qui conseille une société qui participe au blanchiment de fraude fiscale pourra se voir capter ses données de communication en violation du secret professionnel". De même,  "l’OMS a émis une préconisation -  qui va devenir une résolution - afin que, dans chaque législation nationale des Etats membres de l’OMS, disparaisse la possibilité d’invoquer le legal privilege en matière de lutte contre le tabac. Lorsqu’un cabinet d’avocats conseillera une entreprise cigarettière, il  ne pourra pas invoquer le secret professionnel".

Restaurer la confiance des avocats en leurs institutions

Plus de la moitié des avocats parisiens (16.000) se sont abstenus lors des dernières élections du bâtonnat. Cette abstention traduit une "distance croissante entre les avocats parisiens et leurs institutions". Carbon de Seze propose que l’Ordre devienne un "outil de travail au service de l’exercice des confrères".

Pour ce faire, il veut amplifier le plan d’économies initié par le bâtonnier Sicard. Il a lancé une pétition en ligne - qui a recueilli déjà plus de 1.000 signatures - pour demander un moratoire sur la future maison des avocats (MODA) qui sera construite près du nouveau Palais de Justice, Porte de Clichy, dont le coût est estimé entre 80 et 100 millions d’euros.

En outre, il souhaite la création d’une agence de fixation et de recouvrements d’honoraires. "Nous passons un  temps considérable à recouvrer nos honoraires. Ce qui créé des difficultés de trésorerie pour les cabinets".

S’agissant du numérique, "la profession a raté son virage numérique contrairement aux autres professions du droit et du chiffre". Carbon de Seze estime que la plateforme du CNB est inaboutie.
"Il faut impulser une nouvelle culture" en informant les avocats parisiens que "le digital est un marché". Ensuite, il propose de fournir un pack digital gratuit comprenant la création d’un site internet et d’une application mobile. Par ailleurs, l’Ordre pourra passer des appels d’offre auprès des fournisseurs pour ceux qui veulent développer leur pack de base. Des formations gratuites seraient également dispensées pour aider les avocats dans la transition numérique.   

Arnaud Dumourier (@adumourier)


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