Les propos et caricatures visant l'organisateur de trails réunionais n'ont pas dépassé les limites admissibles de la liberté d'expression. La Cour de cassation rejette les incriminations d'injure et de diffamation.
L’association Le Grand Raid, qui organise des trails à La Réunion, a porté plainte et s'est constituée partie civile du chef de diffamation et injures publiques envers un particulier, en raison de quatre articles publiés sur le site 2U-trail.com.
Le premier, intitulé "Guide du tricheur : spécial Grand Raid", comprenait notamment les propos : "Ce qui est génial dans ce guide c'est que même si tu te fais attraper, tu sembles risquer absolument rien (…)".
Le deuxième indiquait notamment "l'édition 2019 de la Diagonale des Fous a fait honte aux réunionnais, alors que la Diagonale des Fous 2020 devait être boudée, il semblerait que la crise sanitaire actuelle soit une aubaine pour le Grand Raid". Il était accompagné d'une image représentant des billets de 100 dollars comportant le visage du président de l'association.
Le troisième contenait notamment les mots "si la Diagonale des Fous a lieu en l'état, elle peut être une boucherie. Pourquoi ? Parce que l'avidité (…) et la psychorigidité des organisateurs (…) me paraît dangereuse. Diagonale des Fous & coronavirus : une sécurité qui laisse désirer. "
Enfin, le quatrième article, intitulé "Comment le président (…) se voit dans l'association du Grand Raid", était illustré par une affiche du film "Le parrain" sur laquelle le visage de ce dernier avait été remplacé par celui du président de l'association.
La cour d'appel de Paris a rejeté l'existence de fautes civiles imputables à la directrice de publication du site internet en cause, s'agissant à la fois des chefs de diffamation et d'injure.
La Cour de cassation rejette le pourvoi dans un arrêt du 3 juin 2025 (pourvoi n° 24-82.035).
Concernant la diffamation, elle retient les éléments suivants :
- les propos selon lesquels les organisateurs de la course "Diagonale des Fous" favoriseraient et faciliteraient la tricherie de la part des participants, ne font état d'aucun fait précis pouvant leur être imputé ;
- s'agissant des risques que les organisateurs auraient fait courir aux coureurs, il est précisé dans les propos litigieux que les "novices" devaient signer une (...)