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Les décisions des juges du fond doivent être justifiées en matière de réparations et de compensations du divorce

Les juges du fond doivent caractériser les conséquences d'une particulière gravité subies par l'époux du fait de la dissolution du mariage justifiant une réparation. De plus, lorsque la prestation compensatoire prend la forme d'une attribution de biens en propriété, son montant doit être précisé.

M. X. et Mme Y., ayant adopté le régime de la séparation des biens lors de leur union le 26 juin 1993, ont divorcé et le divorce a été prononcé aux torts exclusifs de M. X.

La cour d'appel de Dijon a condamné M. X. à payer à Mme Y. une somme de 15.000 euros à titre de dommages-intérêts sur le fondement de l'article 266 du code civil au motif qu'en raison du choc consécutif à l'abandon soudain par son époux du domicile conjugal puis à l'annonce de l'engagement d'une procédure de divorce, s'est ajouté un fort sentiment d'humiliation, éprouvé au quotidien, dû à l'infidélité de son époux et que, salariée et membre du directoire de la société dont son mari était directeur, Mme Y. a été éconduite au profit d'une collaboratrice de celui-ci et a été dépossédée progressivement de ses fonctions au sein de la société.
Au visa de l'article 266 du code civil, dans un arrêt du 15 avril 2015, la Cour de cassation a cassé l'arrêt rendu par la cour d'appel en considérant que les motifs étaient impropres à caractériser les conséquences d'une particulière gravité subies par Mme Y. du fait de la dissolution du mariage.

Par ailleurs, la cour d'appel a accordé à Mme Y. une prestation compensatoire de 200.000 euros et, à titre complémentaire, l'immeuble appartenant en propre à M. X., ayant constitué le domicile conjugal.
La Cour de cassation a rappelé que lorsque la prestation compensatoire prenait la forme d'une attribution de biens en propriété, son montant devait être précisé dans la décision qui la fixait. Ainsi, en ne précisant pas le montant total de la prestation compensatoire ainsi que la valeur qu'elle retenait pour le bien immobilier attribué à titre complémentaire, la cour d'appel a violé les articles 270 et 274 du code civil.

Enfin, la cour d'appel a attribué à Mme Y. à titre de complément de prestation compensatoire la propriété d'un immeuble personnel au mari en énonçant que l'accord de l'époux (...)

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