Paris

16.7°C
Clear Sky Humidity: 80%
Wind: NNE at 0.45 M/S

Cession par bordereau Dailly d'une créance de sous-traitance

Légitimation par la Cour de cassation de l'action en paiement du sous-traitant contre l'entrepreneur principal de même que l'action en responsabilité du cessionnaire de la créance contre ce même entrepreneur principal. Un centre hospitalier universitaire a confié le 10 janvier 2003 à la société E. la construction d'un hôpital, un lot étant sous-traité à la société P. Celle-ci, mise en redressement judiciaire le 6 juillet 2005, a assigné la société E. pour obtenir le paiement d'une certaine somme au titre des situations de travaux n° 13 et 14. La société Oseo financement, qui avait consenti au sous-traitant accepté, bénéficiant du paiement direct, une avance correspondant à 85 % des factures cédées le 7 mai 2004 selon la loi Dailly au titre de ces deux situations, est intervenue volontairement à l'instance pour rechercher la responsabilité délictuelle de la société E., au motif que cette dernière l'avait privé, par la signature le 24 mai 2005 d'un avenant n° 2 conclu avec le CHU, de son droit à obtenir le paiement de la créance cédée.

La cour d'appel de Limoges a rejeté la demande formée par le sous-traitant à l'encontre de la société E.
Les juges ont retenu que les créances nées des situations n° 13 et 14 ayant été intégralement cédées au CEPME aux droits duquel se trouve Oseo, étaient sorties du patrimoine de la société P. qui n'avait donc plus qualité à agir pour en demander paiement.

Dans un arrêt en date du 3 novembre 2010, la Cour de cassation censure ce raisonnement au visa des articles 32 du code de procédure civile et L. 313-24 du code monétaire et financier. Les juges du fond devaient rechercher si la société Oseo, en ne déclarant qu'une créance correspondant à 85 % de la créance cédée, n'avait pas renoncé à la fraction de la créance cédée qui excédait le montant de la créance garantie.
La Haute juridiction financière casse également l'arrêt au visa de l'article 1382 du code civil : la cour d'appel a privé sa décision de base légale en ne recherchant pas si la société E., en signant l' avenant n° 2, n'avait pas engagé sa responsabilité à l'égard de la société Oseo en privant cette dernière d'une partie de son droit à paiement dès lors qu'elle avait privé la société P. de son droit au paiement direct d'une partie de la créance cédée.
© LegalNews 2017

Références

- (...)

Cet article est réservé aux abonné(e)s LegalNews
Vous êtes abonné(e) ?
Identifiez-vous
Vous n'êtes pas abonné(e) à LegalNews
Découvrez nos formules d'abonnement
Image

Actualisé quotidiennement, le Monde du Droit est le magazine privilégié des décideurs juridiques. Interviews exclusives, les décryptages des meilleurs spécialistes, toute l’actualité des entreprises, des cabinets et des institutions, ainsi qu’une veille juridique complète dans différentes thématiques du droit. De nombreux services sont également proposés : annuaire des juristes d’affaires, partenariats de rubriques (affichez votre expertise sur Le Monde du Droit), création d’émissions TV diffusées sur 4Change (Interviews, talkshows, chroniques...), valorisation de vos différentes actions (deals, nominations, études, organisations d’événements, publication de contributions, récompenses, création de votre cabinet...)