La santé numérique, un impératif stratégique

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La santé numérique, un impératif stratégique. Quels leviers d'accélération faut-il activer et comment franchir les obstacles pour que le secteur de la santé réussisse son virage numérique ? 

Le cabinet international d'avocats d'affaires Simmons & Simmons a conduit une étude au niveau mondial pour comprendre comment les technologies numériques appliquées au secteur de la santé façonneront les futurs partenariats et guideront les investissements. Partant de constats issus des entretiens menés auprès de quelques 441 décideurs et investisseurs, l'étude met en exergue les principaux leviers stratégiques à mettre en place par les entreprises, les décideurs et les leaders du secteur pour anticiper la révolution digitale du domaine de la santé et capitaliser sur sa valeur économique.

L'e-santé, un axe prioritaire dans la stratégie des décideurs à l'échelle mondiale

64% des répondants de l'étude indiquent que l'e-santé constitue une priorité stratégique pour leur entreprise et 63% ambitionnent d'augmenter leurs investissements d'ici 3 ans. Le développement de l'e-santé n'est pas impacté par la volatilité des marchés et des incertitudes géopolitiques : le Brexit représente un frein pour à peine 30% des répondants basés au Royaume-Uni.

etude sante simmons 2019

L'importance des collaborations inter-entreprises

L'étude indique que les collaborations (partenariats, co-entreprises, alliances) seront, pour 83% des répondants, le principal levier pour capter les opportunités de croissance promises par la santé digitale dans les 12 prochains mois. Les investissements minoritaires (79%), les opérations de fusions-acquisitions (78%), le recrutement d'experts digitaux (70%) et le développement de capacités en interne (65%) sont les autres rapprochements principalement envisagés.

Le rapport illustre en outre une complexification de ces structures de collaboration : 71 % des organisations déclarent qu'elles augmenteront leurs investissements dans les accords multipartites au cours des trois prochaines années, et 64 % d'entre elles chercheront des opportunités intersectorielles.

En Europe de l'Ouest, les décideurs sont particulièrement enclins à multiplier ces structures complexes : 83 % d'entre eux affirment notamment qu'ils augmenteront leurs investissements dans les collaborations intersectorielles au cours des trois prochaines années. C'est particulièrement le cas des Pays-Bas (pour 94%), de la France (91%) et de l'Allemagne (84%). Ils sont également 74 % à chercher à accroître leurs collaborations transfrontalières d'ici trois ans.

Alexandre Regniault, Associé chez Simmons & Simmons et Head of Healthcare and Life sciences commente : « La consolidation des partenariats intersectoriels et transfrontaliers ouvrira des perspectives importantes mais elle entraînera aussi de nouveaux défis et engendrera de nouveaux risques. Les organisations devront appliquer des stratégies adaptées et définir des processus clairs quand elles feront face aux matrices internationales de conformité, et aux aspects critiques d'interculturalité. Ceux qui sauront relever ces défis seront les grands gagnants de la e-santé ».

S'emparer des opportunités, malgré les difficultés

Si les collaborations sont primordiales, rien ne garantit leur succès, comme le suggère l'étude. En effet, sur ces trois dernières années, à peine un tiers (34%) des collaborations ont atteints les objectifs fixés.

La plupart des organisations éprouvent de grandes difficultés à trouver le partenaire adéquat avec lequel s'associer. Seules 11% des propositions de collaboration ou d'investissements intègrent un processus de due diligence détaillée. Les principaux freins identifiés au cours de cette phase sont notamment : le manque d'identification claire des technologies cibles du projet (24%), des informations caduques concernant les entreprises cibles (22%) et les problématiques liées à la propriété intellectuelle de celles-ci (22%). Finalement, ce sont uniquement, 4% des projets initialement présentés qui seraient mis en place.

Christophe Fichet, Associé TMT chez Simmons & Simmons France, ajoute : « Les collaborations internationales qui regroupent de nombreuses compétences, visions et expertises offrent les résultats les plus intéressants, mais elles sont aussi les plus complexes à mener à terme. La gestion des données représente un frein majeur car les entreprises ne trouvent pas de terrain d'entente quant à leur propriété ni sur les niveaux de protection qui doivent leur être accordé. Notre étude montre que 68% d'entre elles ne trouvent pas de partenaire à la hauteur de leurs exigences en termes de cybersécurité par exemple ».

Bâtir une collaboration réussie et dégager le maximum de valeur

Le rapport met en avant les principaux challenges à relever pour mettre en œuvre avec succès une collaboration ou un investissement.

D'après ces éléments, Simmons & Simmons estime que la compréhension des enjeux liés à la réglementation, la protection des données et la cybersécurité, la responsabilité du fait des produits, la propriété intellectuelle, aux problématiques culturelles et la gouvernance, seront essentielles à la réussite des collaborations. Anticiper et répondre à ces questions au plus tôt permettra d'aboutir à des collaborations plus fructueuses, aidera les entreprises à embrasser la révolution digitale, et offrira aux investisseurs, d'excellents retours sur investissements.

Méthodologie :

L'étude de Simmons & Simmons a été menée auprès de 441 décideurs et investisseurs au Royaume-Uni, en Europe de l'Ouest, en Amérique du Nord, au Moyen-Orient et en Asie-Pacifique entre octobre et novembre 2018. Les répondants travaillent pour des sociétés des secteurs TMT ou de la Santé et des Sciences de la Vie, sont débiteurs de soins de santé ou investisseurs actifs dans le secteur de la Santé et des Sciences de la Vie. Le cabinet a également réalisé des entretiens approfondis auprès de douze experts du secteur pour recueillir leur avis.

Le terme e-santé est employé ici au sens large pour désigner l'utilisation des technologies numériques dans :

  • les soins de santé, y compris les logiciels de soutien aux cliniciens, les outils de gestion des établissements de soins de santé, les dossiers des patients et l'interaction et la surveillance à distance des patients ;
  • les sciences de la vie, y compris l'analyse de big data pour la recherche et développement, la gestion des essais cliniques et cartographies ;
  • des outils complémentaires centrés sur le patient, y compris des applications liées à la condition, au traitement ou au bien-être ou des outils pour les médias sociaux et d'adhésion thérapeutique.

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