Le pastafarisme ne relevant pas de la liberté de religion, le port de la passoire sur la tête n’est pas protégé comme signe religieux.
Dans son arrêt Hermina Geertruida De Wilde contre Pays-Bas du 2 décembre 2021 (requête n° 9476/19), la Cour européenne des droits de l'Homme juge que le pastafarisme ne relève pas de la liberté de religion.
Le pastafarisme est originellement une parodie de religion et un mouvement social qui s'oppose à l'enseignement du créationnisme dans les écoles publiques et dont la divinité est le Monstre en spaghetti volant.
La Cour ne voit aucune raison de s'écarter de la conclusion à laquelle est parvenue la division du contentieux administratif du Conseil d'Etat des Pays-Bas, dont la décision apparaît soigneusement mesurée et ne semble en aucune façon arbitraire ou illogique.
Elle note que, si l'objet initial du créateur de ce mouvement était de protester contre l'introduction dans les programmes scolaires de l'Etat du Kansas de la doctrine de "l'intelligent design" aux côtés de la théorie de l'évolution, il a inspiré un mouvement critique de l'influence et de la position privilégiée accordée aux religions établies dans certaines sociétés contemporaines, et il cherche à exprimer cette critique en parodiant des aspects de ces religions.
De plus, ce mouvement recherche les mêmes privilèges pour lui-même en vue de propager son message.
La Cour considère que cette compréhension est étayée non seulement par la forme et le contenu de l'enseignement pastafarien, qui en eux-mêmes laissent peu de place au doute, mais aussi par l'apparition dans l'un de ses textes fondateurs d'une déclaration catégorique à cet effet.
Dans ces conditions, et notamment au vu des buts mêmes pour lesquels le mouvement pastafarien a été fondé, la Cour ne considère pas le pastafarisme comme une "religion" ou une "croyance" au sens de l'article 9 de la Convention européenne des droits de l'Homme.
Par conséquent, le port d'une passoire par les adeptes du pastafarisme ne saurait être considéré comme une manifestation d'une "religion" ou d'une "croyance" au sens de l'article 9, même si la personne concernée fait valoir qu'elle a choisi de le faire par conviction qui est authentique et sincère.