Paris

16°C
Broken Clouds Humidity: 46%
Wind: NNE at 5.14 M/S

Mainlevée des sommes saisies : la preuve de la licéité suffit-elle ?

Lorsqu'une mesure de retenue temporaire d'argent liquide a été décidée par les agents des douanes sur le seul motif de la méconnaissance des obligations déclaratives des sommes transportées supérieures à 10.000 €, la juridiction saisie d'une demande de mainlevée de cette mesure peut se prononcer au vu de tout document produit par le demandeur de nature à établir la licéité de l'origine des sommes transportées.

Dans une gare maritime, les agents des douanes ont procédé au contrôle d'un véhicule embarquant sur un car-ferry à destination du Maroc.
Interrogés sur le point de savoir s'ils détenaient des sommes, titres ou valeurs d'un montant égal ou supérieur à 10.000 €, ses occupants, des époux, ont répondu qu'ils détenaient chacun 5.000 €.
Le contrôle des bagages du couple a toutefois révélé que l'homme transportait dans sa sacoche des enveloppes contenant de nombreux billets de banque pour un montant de 69.250 €, et qu'il en était de même pour son épouse s'agissant d'une somme de 13.550 €.
Les agents des douanes ont procédé à la retenue temporaire de cette somme d'argent de 82.800 € en application de l'article L. 152-4 du code monétaire et financier.
L'époux a formé un recours contre cette décision devant le président de la chambre de l'instruction, en application de l'article L. 152-5 du même code.

Pour ordonner la mainlevée de la mesure de retenue temporaire d'argent liquide et la restitution de la somme de 82.800 €, la présidente de la chambre de l'instruction de Montpellier a énoncé qu'au vu des justificatifs produits, il y avait lieu de faire droit au recours et d'ordonner la mainlevée de la rétention des sommes saisies.

Dans un arrêt du 18 décembre 2024 (pourvoi n° 23-82.527), la Cour de cassation considère qu'en prononçant par ces seuls motifs, sans expliquer, en particulier, en quoi les pièces produites par les demandeurs justifiaient de faire droit à leur recours, la présidente de la chambre de l'instruction n'a pas justifié sa décision.
La chambre criminelle rappelle en effet que lorsqu'une mesure de retenue temporaire d'argent liquide a été décidée par les agents des douanes sur le fondement de l'article L. 152-4, II, du code monétaire et financier, soit sur le seul motif de la méconnaissance des obligations déclaratives des sommes transportées supérieures à 10.000 €, la (...)

Cet article est réservé aux abonné(e)s LegalNews
Vous êtes abonné(e) ?
Identifiez-vous
Vous n'êtes pas abonné(e) à LegalNews
Découvrez nos formules d'abonnement
Image

Actualisé quotidiennement, le Monde du Droit est le magazine privilégié des décideurs juridiques. Interviews exclusives, les décryptages des meilleurs spécialistes, toute l’actualité des entreprises, des cabinets et des institutions, ainsi qu’une veille juridique complète dans différentes thématiques du droit. De nombreux services sont également proposés : annuaire des juristes d’affaires, partenariats de rubriques (affichez votre expertise sur Le Monde du Droit), création d’émissions TV diffusées sur 4Change (Interviews, talkshows, chroniques...), valorisation de vos différentes actions (deals, nominations, études, organisations d’événements, publication de contributions, récompenses, création de votre cabinet...)