Etats Généraux de la Profession d’avocat : l’accent mis sur les élèves-avocats et les jeunes collaborateurs

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Le jeudi 27 juin 2019 s’est tenue la première édition des Etats Généraux de l’Avenir de la Profession d’Avocat. Organisée par le Conseil national des barreaux à la Maison de la Mutualité à Paris, l'événement visait à débattre et à adopter des mesures afin d’améliorer la profession.

Sur les 40 propositions soumises au vote pour améliorer la profession d’avocat, 30 ont été retenues. Parmi elles, neuf démontraient un consensus quant à la nécessité d’agir pour améliorer les conditions de travail jeunes avocats ainsi que leur formation. C’était à l’occasion des Etats Généraux de l’Avenir de la Profession d’Avocat organisés par le Conseil national des barreaux (CNB), jeudi 27 juin, à Paris.

Avec 7 692 participants à la consultation et au vote en ligne, c’est à peu près un avocat sur dix qui se sont impliqués pour cet événement inédit. Identité de l’avocat, qualité des prestations, compétitivité des cabinets et unité de la profession, chacun de ces quatre thèmes ont été traités par un groupe de travail et débattu avec les 1200 avocats et élèves-avocats présents jeudi. Plus particulièrement, le deuxième groupe co-animé par Jean-François Mérienne et par Marie-Laure Viel, tous deux anciens Bâtonniers et membres du CNB ainsi que par les deux avocats rapporteurs Stéphane Baller et Margot Cavagna-Crestani s'est penché sur la qualité des formations et des conditions de travail des jeunes avocats.

Une volonté de repenser une formation plus professionnalisante

Les avocats se sont montrés enthousiastes quant à l’évolution de la formation des élèves-avocats. Il a été fait état d’un besoin de pratiquer pour les étudiants. La proposition de l’alternance pour les élèves-avocats a d'ailleurs recueilli 73% de votes favorables. Dans la même lignée, à tout juste 50%, le développement des cliniques juridiques, non seulement pour les élèves en école d’avocats mais aussi pour les étudiants à la faculté, a été soutenu. Pour Sarah Kerrich, élève-avocate et présidente de la clinique juridique de Lille, il s’agit ici « d’améliorer l’accès au droit dans les quartiers populaires, ce qui permet de recréer une confiance envers l’avocat ». Cela profite aussi aux étudiants qui se voient offerte la possibilité de découvrir la réalité de la profession parfois fantasmée. Pierre Berlioz, directeur de l'Ecole de formation des barreaux a démontré son soutien : « Il faut cesser la césure entre la faculté et l’école, sinon les élèves arrivent à l’école mais ne savent pas pourquoi ils sont là ».

L’organisation d’un examen d'entrée national aux écoles d’avocat, délocalisé en 4 à 6 centres régionaux, avec une correction nationale a aussi été votée à 67% pour « mieux satisfaire aux exigences d’égalité et de qualité ». Une fois à l'école, l'élève-avocat pourrait bénéficier de l'aide d’un « très jeune barreau », dont la mise en place a été adoptée à 56%. Son objectif serait de favoriser et d'accompagner l’intégration des étudiants dans la profession.

Améliorer la qualité de vie du collaborateur

S’en est rapidement suivi la question du bien-être des collaborateurs. « L’immense majorité des collaborateurs se plaignent. Nous ne pouvons pas continuer à gérer la situation sans critères objectifs », présente l'avocat Amine Ghenim. La solution de la fixation des objectifs précis dans le contrat-type de collaboration libérale justifiant le choix du recours à la collaboration libérale plutôt qu’à la collaboration salariée a notamment été adoptée à 46%. Cela vise notamment à « développer plus aisément sa clientèle » pour Margot Cavagna-Crestani. Ce contrat serait assorti d’un contrôle a posteriori par les Ordres de ses conditions d’exécution (61%). « Ce n'est pas au collaborateur de se plaindre, c'est à l'ordre de détecter le problème et de le régler », explique Jean-François Mérienne face à quelques contestations. Les avocats collaborateurs pourraient également prétendre à un droit à la déconnexion instauré dans le R.I.N. (57%).

Il faut désormais attendre septembre prochain pour que le CNB décide de la suite. Les travaux entrepris devraient ensuite être présentés à la Convention nationale des avocats, en novembre 2020. 

Louise Jammet


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