Bien que revêtant à l'origine un caractère commémoratif, la statue représentant la Vierge Marie implantée sur le territoire public de la commune postérieurement à 1905 ne pourra faire l'objet d'une nouvelle érection après sa destruction par un accident de la circulation.
A la suite d'un accident de la circulation, une statue représentant la Vierge Marie implantée sur une avenue a été détruite. Quelques mois après, la commune a pris la décision de restaurer cette statue et de la réinstaller sur son piédestal.
Une association défendant la laïcité a alors saisi la justice administrative en vue d’annuler le refus du maire de retirer la statue et d’enjoindre à la commune de déplacer sans délai le monument hors du domaine public communal.
Par un jugement rendu le 3 mars 2022 (n° 2100952), le tribunal administratif de Poitiers fait droit à cette demande.
Il observe que la statue litigieuse a été érigée en 1945 à l’initiative d’une famille résidant sur le territoire de la commune pour célébrer le retour sains et saufs d’un père et de son fils de la Seconde Guerre mondiale. Installée à l’origine dans un jardin privé, elle a été donnée à la commune et placée à son emplacement actuel en 1983.
Le tribunal écarte l'argumentation de la commune tendant à ce que la statue, qui comporte la mention "vœux de guerre", soit regardée comme un monument participant de la commémoration de l’histoire locale.
Il conclut que l'implantation postérieure à 1905 sur le domaine public de ce monument à caractère principalement religieux méconnait l’article 28 de la loi de 1905 concernant la séparation des Eglises et de l’Etat.
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