Le Monde du Droit a interrogé Julie de Barros, nouvelle responsable juridique de Danone Nutricia Africa.
Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?
Suite à l'obtention du DJCE de l'Université Jean Moulin Lyon 3, déjà tout à fait décidée à mener une carrière à l'international, je suis partie en Australie pour suivre un LLM à Melbourne University. Puis, de retour en France, j'ai intégré un groupe de services en réduction de coûts à destination des entreprises, en qualité de juriste d'entreprise spécialisée en droit des sociétés. J'ai ensuite eu l'opportunité d'exercer pendant 10 ans en qualité de Directeur Juridique et Réglementaire dans le secteur de la santé (Cliniques Privées, Biologie Médicale, Biotechnologie), en environnement multiculturel et international. Enfin, après un passage furtif en cabinet d'avocats conseils en droit des affaires, j'ai intégré dernièrement la société Danone Nutricia Africa & Overseas, filiale spécialisée dans la distribution des produits d'alimentation infantile du groupe Danone en Afrique.
Quel est votre sentiment suite à votre nomination ?
Je suis ravie et fière d'intégrer le groupe Danone, spécialement sur cette catégorie d'aliments et sur ce secteur géographique sensible et clé à la fois.
Comment voyez-vous votre rôle au sein de Danone Nutricia Africa & Overseas ?
Membre d'une communauté de 500 juristes et réglementaires dans le monde, ma mission, partagée avec mes collègues est de protéger et construire la réputation de Danone. Nous sommes les gardiens du temple comme on dit communément. En tant que professionnel du droit référent pour ma Business Unit, j'ai également pour mission d'être, comme l'a si bien souligné Denis Musson, Président du Cercle Montesquieu, lors des derniers Débats du Cercle, non seulement un Business Partner mais, également un Business, tout court. Mon rôle est donc, au quotidien, au plus près des opérationnels, de mener ces deux principales missions en parallèle, l'une étant loin, selon moi, d'être la négation de l'autre.
Quelles sont les problématiques juridiques que vous traitez ?
En qualité de Responsable Juridique, j'interviens sur toutes les problématiques juridiques de l'entreprise, mais également en Compliance, qui est un enjeu clé de l'environnement économique actuel. Sur un scope de 45 pays, j'interviens également sur les questions réglementaires, en collaboration avec les différents départements de DNA&O.
Vous arrive-t-il d'externaliser certaines fonctions ?
Bien entendu. Cela a toujours été le cas et le sera encore demain, avènement du statut d'avocat d'entreprise ou pas. De nombreuses études démontrent que la création de la fonction juridique au sein de l'entreprise s'accompagne, non pas d'une baisse, mais d'une hausse des honoraires d'avocat. Membre du Cercle Montesquieu et de la délégation Rhône-Alpes de l'AFJE, je fais partie de ceux, nombreux, qui pensent que la France, ses avocats ainsi que ses entreprises, ont tout à gagner de l'attribution du Legal Privilege aux juristes d'entreprise.
Propos recueillis par Arnaud Dumourier (@adumourier)
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