Emmanuel Macron : « Il faut que notre République rende la justice avec rapidité, efficacité et responsabilité »

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Le 9 février 2024, le président de la République Emmanuel Macron s'est rendu à Bordeaux pour assister à la prestation de serment des nouveaux auditeurs de justice. Elle s'est déroulée pour la première fois au Palais des Congrès de Bordeaux et a réuni environ 2 000 invités (auditeurs de justice, leurs familles, l'ensemble des personnels de l'école, des personnalités politiques, des membres du corps judiciaire et des représentants de la société civile). Cette nouvelle promotion qui compte 459 nouveaux auditeurs de justice est la plus grande de l’histoire de la Vᵉ République.

Après une minute de silence en hommage à Robert Badinter, décédé le jour de la visite présidentielle à Bordeaux, Emmanuel Macron a débuté son discours en soulignant que « ce jour, dont vous vous souviendrez toute votre vie, sera a jamais marqué par l’empreinte de cet avocat de caractère et de profession, qui combattit sa vie durant pour les Lumières, pour la justice, pour la France, ce qui était pour lui trois fois le nom de son idéal ». Il a annoncé qu'un hommage national sera organisé pour l'ancien ministre de la Justice.

«  Pour réconcilier nos concitoyens avec l’autorité judiciaire, pour être à la hauteur aussi du moment que nous traversons, il faut que notre République rende la justice avec rapidité, efficacité et responsabilité ».

Le président de la République a mis en avant l'importance de la promotion 2024, la plus importante de l'histoire de la République, comme témoignage de l'effort massif entrepris pour réarmer la justice. Il a souligné que cette promotion avait pour mission de devenir l'avant-garde d'une transformation de la justice voulue par la Nation. « Vous constituez en effet la promotion la plus importante de l’histoire de notre République. Tel est le sens de cette promotion : réarmer notre justice, depuis trop longtemps sous-dotée ».

Des moyens accrus et des objectifs ambitieux

Emmanuel Macron a mis en lumière les moyens substantiels alloués à la justice depuis son accession à la présidence en 2017 avec 11 milliards d’euros de budget d’ici à 2027 pour revaloriser les salaires des agents, renforcer les effectifs et améliorer l’efficacité du système judiciaire (simplification de la procédure pénale, renforcement de la justice des mineurs, réductions des délais de jugement, déploiement d’une justice de proximité, modernisation de l’ensemble des pratiques). « Nous avons mis fin à trente ans de sous-investissement et, ce faisant, d’abandons humain, budgétaire et financier » a affirmé le président.

« Nous devons diviser les délais de notre justice par deux d’ici à 2027 ».

Depuis 2017, les moyens de la justice ont augmenté de moitié et en 2027,  l'augmentation du budget de la justice atteindra 60%. En sept ans, 1 000 magistrats et 1 050 greffiers ont été recrutés. Depuis 2020, 2 400 contractuels ont également été recrutés pour soutenir les magistrats et greffiers. D’ici à 2027, 1500 magistrats, 1 800 greffiers, et au moins 1 100 attachés de justice seront recrutés.

Le chef de l'État a fixé des objectifs ambitieux pour améliorer l'efficacité de la justice, notamment en réduisant les délais de traitement des affaires. « Nous devons diviser les délais de notre justice par deux d’ici à 2027. Ce n’est pas un objectif, c’est un impératif, un impératif que porte le garde des Sceaux ».

Défis

Enfin, Emmanuel Macron a mis en garde les nouveaux auditeurs de justice contre les « vents mauvais ». Il a souligné les défis auxquels ils seront confrontés, notamment les tentatives de remise en cause de l'État de droit en Europe. « Il vous appartiendra en tant qu’autorités, institution - mais chacune et chacun d’entre vous comme magistrat – de rester loin de ces vents et de ces passions tristes, de douter toujours mais de porter cette part d’espérance de notre République et de notre Nation, celle qui a besoin d’une justice, de ses rituels, au service de notre loi, celle qui a besoin d’une justice indépendante, forte, pour continuer à croire et à vivre ensemble. Car c’est cela une République, c’est cela notre République et notre Nation » a conclu le chef de l'État.

Arnaud Dumourier (@adumourier)

Revoir le discours :


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