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CEDH : la France condamnée pour insuffisance dans la protection d'une enfant de huit ans tuée par ses parents

La France a été condamnée par la Cour européenne des droits de l'homme au titre d'une insuffisance dans la protection d'une enfant victime de maltraitance et finalement tuée par ses parents.

Scolarisée à partir d'avril 2007, une petite fille a régulièrement fait l'objet de l'attention des services sociaux et du personnel de son établissement scolaire, pour des absences régulières, ecchymoses et diverses lésions.
En juin 2008, la directrice de son école demanda un signalement au titre de la protection de l'enfance au procureur de la République. Une enquête a aussi été ordonnée au même moment par le parquet. L'enfant a été entendue dans les locaux de la brigade de prévention de la délinquance juvénile.
L'affaire a été classée sans suite en octobre 2008.
En septembre 2009, à la suite de la disparition de l'enfant, son père indiqua finalement aux enquêteurs le local où se trouvait le corps de l'enfant, décédé début août 2009. Les parents ont été condamnés à 30 ans de réclusion criminelle en 2012.

En octobre 2012, deux associations - Association Innocence en Danger et Association Enfance et Partage - ont assigné l'Etat français en responsabilité pour fonctionnement défectueux du service public de la justice. Elles estimaient qu'entre juin et octobre 2008, les services d'enquête et du parquet avaient commis une série de négligences et de manquements caractérisant une faute lourde.
Les deux associations ont été déboutées de leurs demandes.
Les associations requérantes ont formé un recours devant la CEDH, invoquant les articles 2 (droit à la vie), 3 (interdiction de la torture, des traitements inhumains ou dégradants) et 6 (droit à un procès équitable).

La CEDH considère tout d'abord, dans un arrêt rendu le 4 juin 2020, que les associations n'ont pas intérêt à agir au nom de l'enfant. Néanmoins, il existe des circonstances exceptionnelles permettant de reconnaître à ces deux associations la qualité de représentantes de facto de l'enfant, du fait qu'elles ont pour objet la protection de l'enfance et qu'elles ont aussi activement participé à la procédure nationale.
Sur la violation présumée de l'article 3 de la Convention, la Cour estime qu'il y a eu divers dysfonctionnements. La Cour (...)

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