La question climatique est particulièrement délicate en Australie. Le nouveau premier ministre conservateur australien, Tony Abbott, a pris rapidement position : il s'est engagé à démonter la politique environnementale mise en place par les travaillistes. Il s'est notamment engagé à abroger la taxe carbone. Cette taxe prend la forme d'un permis d'émission de CO2 que doivent acheter les 500 plus gros pollueurs du pays.
C'est au nom de l'économie et de la croissance que les conservateurs souhaitent abroger la taxe carbone. Confrontés à un récent ralentissement économique, l'abrogation de la taxe carbone serait pour les conservateurs un moyen d'alléger les contraintes qui pèsent sur les entreprises et sur les familles, mais aussi de "restaurer la confiance dans l'économie".
Cependant, les conservateurs sont confrontés à un calendrier politiquement risqué. Les nouveaux sénateurs élus en septembre 2013 ne prendront leurs fonctions qu'en juillet 2014. D'ici là, le premier ministre s'expose à un risque de blocage par les travaillistes et les Verts, encore majoritaires dans la Chambre haute.
L'adoption de cette mesure n'est pas le seul problème, sa mise en place aura également un coût conséquent pour l'Etat australien. Les entreprises qui ont acheté leurs permis d'émission pourraient, en cas de disparation de la taxe, demander un remboursement à l'Etat. Il en couterait environ 2 milliards de dollars australiens (1,4 milliard d'euros).
Il est également prévu que la suppression de la taxe s'accompagne de la disparition de plusieurs structures chargées de lutter contre le changement climatique, tel que l'Autorité du changement climatique, chargée de conseiller le gouvernement sur la lutte contre le changement climatique et notamment sur les prix à fixer pour le carbone. Le ministre de l'Economie et des Finances a reçu pour ordre du premier ministre de fermer la Clean Energy Finance Corporation. Il s'agissait d'un fonds d'investissement public, doté de 10 (...)