Paris

22.8°C
Light rain Humidity: 48%
Wind: NNE at 0.45 M/S

La réclamation du capital-décès anéantit la renonciation antérieure au contrat d'assurance-vie

La demande de versement de capitaux décès par un ayant droit interdit de poursuivre l'action en justice initiée par le défunt pour exercer sa faculté de renonciation. M. X. a souscrit un contrat d'assurance sur la vie. Se prévalant du non-respect par l'assureur de ses obligations pré-contractuelles d'information mise à sa charge par les dispositions légales, il a entendu se prévaloir de son droit de renonciation. L'assureur n'ayant pas répondu dans le délai de trente jours, M. X. l'a assigné en restitution du capital investi. A la suite du décès de M. X., la procédure a été reprise par sa femme, Mme X., qui a assigné la banque en intervention forcée.

Dans un arrêt du 11 juin 2009, la cour d'appel de Versailles a dit que Mme X. n'avait pas valablement renoncé au contrat d'assurance sur la vie exercée par M. X.
Les juges du fond ont rappelé que la renonciation à un droit peut avoir lieu de façon expresse ou tacite, mais ne peut résulter dans cette hypothèse, que d'actes non équivoques manifestant la volonté de renoncer.
Ils ont retenu que "la demande de versement du capital décès, fût-elle postérieure à l'exercice de la faculté de renonciation, ne saurait être interprétée comme manifestant une volonté tacite dépourvue de toute équivoque de renoncer aux effets de la renonciation au contrat exercée en application de l'article L. 132-5-1 du code des assurances, dès lors que les ayants cause du souscripteur n'ont pas renoncé expressément à l'action en justice engagée par leur auteur tendant à valider l'exercice de la faculté de renonciation" exercée par le défunt.

La Cour de cassation casse l’arrêt le 8 juillet 2010. La Haute juridiction judiciaire estime qu'en se déterminant ainsi, "alors qu'elle constatait que Mme X. s'était placée dans la situation d'un contrat toujours en cours en demandant, sans réserve, à l'assureur de lui verser le capital décès, démarche dépourvue de toute équivoque et incompatible avec la faculté de renonciation exercée par son mari", la cour d'appel a violé l'article L. 132-5-1 du code des assurances.
© LegalNews 2017 - Stéphanie BaertAbonné(e) à Legalnews ? Accédez directement à tous les compléments

Bénéficiez d'un essai gratuit à LegalNews


Cet article est réservé aux abonné(e)s LegalNews
Vous êtes abonné(e) ?
Identifiez-vous
Vous n'êtes pas abonné(e) à LegalNews
Découvrez nos formules d'abonnement
Image

Actualisé quotidiennement, le Monde du Droit est le magazine privilégié des décideurs juridiques. Interviews exclusives, les décryptages des meilleurs spécialistes, toute l’actualité des entreprises, des cabinets et des institutions, ainsi qu’une veille juridique complète dans différentes thématiques du droit. De nombreux services sont également proposés : annuaire des juristes d’affaires, partenariats de rubriques (affichez votre expertise sur Le Monde du Droit), création d’émissions TV diffusées sur 4Change (Interviews, talkshows, chroniques...), valorisation de vos différentes actions (deals, nominations, études, organisations d’événements, publication de contributions, récompenses, création de votre cabinet...)