Dans une question du 25 novembre 2010, le sénateur Jean-Pierre Sueur a interrogé le ministre de la Justice sur les termes d'une "dépêche" du 4 novembre 2010 signée de la directrice des affaires criminelles et des grâces ayant pour objet "l'application des dispositions du code de procédure pénale relatives à la garde à vue" adressée pour attribution à Mesdames et Messieurs les procureurs généraux près les cours d'appel et les Procureurs de la République près les Tribunaux Supérieurs d'Appel, Mesdames et Messieurs les procureurs de la République près les tribunaux de grande instance et pour information à Mesdames et Messieurs les premiers présidents des cours d'appel et les Présidents des Tribunaux Supérieurs d'Appel, Mesdames et Messieurs les présidents des tribunaux de grande instance. Il lui demande, au cas où ceux-ci ne lui paraîtraient pas compatibles avec l'indépendance de la magistrature, s'il compte prendre les dispositions appropriées afin que cette "dépêche" soit abrogée ou que ses termes en soient modifiés.
Le ministre de la Justice, dans une réponse du 17 février 2011, rappelle que l'article 5 de l'ordonnance n° 58-1270 du 22 décembre 1958 portant loi organique relative au statut de la magistrature prévoit que "les magistrats du parquet sont placés sous la direction et le contrôle de leurs chefs hiérarchiques et sous l'autorité du garde des sceaux, ministre de la justice. À l'audience, leur parole est libre." Par ailleurs, les alinéas 1 et 2 de l'article 30 du code de procédure pénale disposent que "le ministre de la Justice conduit la politique d'action publique déterminée par le Gouvernement. Il veille à la cohérence de son application sur le territoire de la République. À cette fin, il adresse aux magistrats du ministère public des instructions générales d'action publique". Les magistrats du parquet, contrairement aux magistrats du siège, peuvent donc recevoir des instructions générales du garde des sceaux ou des personnes qui bénéficient d'une délégation de signature, afin de déterminer une politique d'action publique cohérente sur l'ensemble du territoire national. La dépêche du 4 novembre 2010 de la directrice des affaires criminelles et des grâces, qui dispose d'une délégation de signature en vertu de l'article (...)