Le Monde du Droit a interviewé Michael Cahn, associé-fondateur du cabinet Cahn Avocats sur le rapprochement du cabinet Cahn Avocats avec son confrère A Conseils.
Le cabinet Cahn Avocats, que vous avez créé en 2007, avec le cabinet d’Olivier Pardo, dont vous êtes un ancien associé, vient de se rapprocher du cabinet A Conseils. Quel est l’objet de ce mouvement ?
Ce rapprochement trouve sa raison dans notre volonté commune de continuer à être présents aux côtés des chefs d’entreprise dans le cadre d’une relation de proximité. Au regard de l’environnement économique actuel, marqué par un fort degré d’incertitude, il est devenu encore plus indispensable que les dirigeants de sociétés puissent prendre conseil le plus tôt possible, quel que soit le sujet auquel ils se trouvent confrontés. Pour ce qui concerne la gestion de leurs difficultés – qui est le domaine d’expertise de Cahn Avocats –, agir le plus rapidement possible est apparu comme une nécessité afin d’éviter des situations problématiques, voire insolubles. A cet égard, un chiffre est particulièrement parlant. En 2014, 75 % des dettes des entreprises en difficulté ont été négociées confidentiellement en prévention (mandat ad’hoc ou conciliation), et non dans le cadre d’une procédure collective, qui est par nature publique. Telle est la clé de voûte de la solution à de nombreux problèmes, actuellement.
En quoi ce rapprochement permet-il de mieux répondre à une telle problématique ?
L’accompagnement de la société Marchal Technologies illustre parfaitement la façon dont nous pouvons conseiller conjointement les dirigeants d’entreprise. De notre côté, nous avons accompagné ce groupe francilien de transport et logistique dans le cadre d’une procédure de redressement judiciaire qui concernait onze entités différentes. Dans le même temps, les équipes de A Conseils – spécialisées dans le droit des affaires – ont travaillé sur un autre volet du dossier, à savoir la négociation des conventions de management packages des dirigeants cédants. C’est la combinaison de nos deux savoir-faire complémentaires qui a permis de conclure une cession des actifs de Marchal Technologies au groupe nantais AltéAd et de préserver 310 emplois, en janvier 2015.
Quelle est l’envergure de votre cabinet désormais ?
C’est par le biais d’un partenariat contractuel, effectif depuis le 1er janvier, que nous avons choisi de nous rapprocher de A Conseils – un cabinet originaire du Grand Ouest, aujourd’hui présent à Nantes, à Paris, aux Sables-d’Olonne et à Lille. Dans ce cadre, nous avons accueilli dans nos locaux parisiens l’équipe locale de A Conseils, ce qui nous permet de totaliser plus d’une dizaine de professionnels, tous animés par la même volonté de nouer des relations de proximité avec nos clients sur le terrain, y compris en régions. Il ne s’agit donc pas d’une fusion de structures, même si rien ne nous empêche d’envisager cette perspective si elle fait sens, à l’avenir.
Peut-on s’attendre à d’autres rapprochements ?
Absolument, dans la mesure où leur objectif consiste à répondre au mieux aux besoins des chefs d’entreprise que nous accompagnons. C’est d’ailleurs dans cette logique que nous venons de nouer une autre alliance avec le cabinet de Jean Tamalet, un avocat pénaliste spécialisé dans le droit pénal financier. En combinant ainsi nos compétences, nous sommes en particulier en mesure de mieux sensibiliser les dirigeants aux enjeux et responsabilités auxquels ils peuvent s’exposer lors de restructurations.
Propos recueillis par Arnaud Dumourier