Le Monde du Droit a interviewé Maria Pernas, Directrice juridique adjointe d'ATOS et sa mentee Marion Fourcade qui reviennent sur leur participation au programme de mentoring de la Commission DJ au féminin du Cercle Montesquieu.
Maria Pernas, Directrice juridique adjointe d'ATOS
Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis Senior Vice-President – Directrice Juridique Adjointe du Groupe Atos, entreprise leader de services de technologies de l’information (conseil, intégration de systèmes, infogérance, Big Data et Sécurité, Cloud et services transactionnels). Le chiffre d’affaires annuel est de 10 milliards d’euros environ avec 86 000 collaborateurs dans 66 pays.
En tant que Directrice Juridique Adjointe Groupe et numéro 2 du Département, j’ai la responsabilité mondiale du support juridique aux opérations (phases d’offre et d’exécution des contrats), je suis en charge des équipes de Contract Management et j’assure le suivi budgétaire de la fonction au niveau mondial.
Au-delà de mes fonctions au sein du Département, je suis aussi responsable mondiale du développement du Programme Diversité du Groupe, un programme focalisé sur la valeur ajoutée de la diversité (junior et senior capital, différences culturelles, genre et handicap) comme vecteur de performance en entreprise.
Je suis membre du Conseil d’Administration de l’Association for Corporate Counsel Europe – ACC - (premier réseau mondial de juristes d’entreprises) et de « European Network for Women in Leadership ».
Pourquoi avez-vous décidé de participer à ce programme ?
J’ai décidé de participer à cette initiative parce que le Programme de Mentoring du Cercle Montesquieu me semble une expérience très enrichissante tant pour les jeunes étudiantes que pour les Directrices juridiques.
S’agissant de Marion (la jeune étudiante de l’Ecole HEAD que j’ai le plaisir d’avoir comme « mentee »), ce Programme m’offre la possibilité de partager avec elle mon expérience en entreprise, de l’écouter, de répondre à ses questions et de l’aider dans son évolution de carrière. De mon côté, le programme me permet, en tant que manager, de mieux connaître les codes, les inquiétudes, les attentes professionnelles et les besoins des nouvelles générations (les « Milleniums ») que je trouve de plus en plus souvent dans les entretiens de recrutement et dans mes équipes.
Finalement le Programme de Mentoring me semble aussi une excellente opportunité de créer et de conserver des liens forts entre les entreprises et les Ecoles.
Comment se passent vos échanges dans le cadre du programme ?
J’ai décidé d’organiser nos échanges d’une façon informelle autour d’un petit- déjeuner. Marion choisit les sujets qu’elle souhaite aborder. Nous avons échangé à propos du secteur privé (la vie en entreprise et les différentes métiers) et à propos des Directions juridiques (l’organisation interne, les différents domaines de spécialisation - opérations, corporate, compliance, fusions et acquisitions…-, les types de profils demandés, l’organisation du temps de travail, etc).
Marion a souhaité aussi qu’on parle des processus de recrutement et, d’une façon plus générale, de ses préférences, de ses motivations et de ses futurs choix de carrière.
J’ai aussi proposé à Marion de visiter la Direction juridique d’Atos et, compte tenu de son solide intérêt par le Droit fiscal, je souhaite la faire rencontrer notre Directeur fiscal Groupe.
Au final, que pensez-vous de cette expérience ?
Ce Programme de mentoring est très satisfaisant pour plusieurs raisons.
D’un côté, j’ai fait la connaissance de Marion, jeune étudiante très intelligente et avec une immense envie d’apprendre et de profiter au maximum de cette expérience. De l’autre côté, j’espère l’avoir accompagnée et lui avoir permis de mieux connaître l’entreprise d’une façon très pratique et non théorique.
Je suis profondément convaincue de l’immense valeur des échanges entre le monde académique et le monde de l’entreprise et j’essaie toujours de créer de liens avec les Ecoles: j’ai ainsi eu la possibilité de mieux connaître l’Ecole HEAD, ses dirigeantes et ses étudiantes.
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Interview de Marion Fourcade, Etudiante
Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis actuellement étudiante à l’école HEAD dans la majeure droit fiscal international. J’ai intégré cette école toute récente après un parcours classique en Droit des affaires sur les bancs de l’Université de La Sorbonne (Master 1 droit des Affaires de Paris I).
Goût du voyage, du sport, de la compétition et du dépassement de soi : lieu commun
Quel est votre sentiment par rapport à votre sélection dans ce programme ?
J’ai accueilli ma sélection avec un mélange d’enthousiasme, de surprise et de joie. Tout d’abord, le simple fait d’ouvrir le partenariat à l’école HEAD est un véritable privilège pour notre toute nouvelle école. Il n’était pas acquis qu’ HEAD, du fait de son jeune âge, puisse bénéficier d’un tel programme de mentoring ouvert aux grandes formations françaises (HEC, Sciences Po, Assas).
Concernant ma sélection, je n’ai pas eu véritablement le temps de comprendre ce qui m’arrivait car les choses ont été très précipitées. En pareilles circonstances on n’est jamais vraiment satisfait de ce que l’on répond … Néanmoins, je ne me suis pas plus posées de questions et j’ai saisie l’opportunité qui s’offrait à moi.
Comment se passent vos échanges dans le cadre du programme ?
Nos échanges se font dans un cadre vraiment informel, autour d’un petit déjeuner. C’est très sympathique. J’ai la chance de bénéficier d’un Mentor qui a une carrière internationale et qui est très au fait de toutes les évolutions professionnelles dans le domaine juridique. Ses conseils sont très précieux.
Par ailleurs, Maria me propose de visiter sa direction juridique et financière !
Comment envisagez-vous votre avenir professionnel ?
C’est étonnant de voir l’impact de ce programme sur mon orientation professionnelle. J’envisageais initialement une carrière en droit fiscal au sein d’un cabinet d’avocats. Ce programme m’a permis de redécouvrir les métiers juridiques au sein d’une entreprise. Les directions juridiques sont un métier plein d’avenir. Je m’oriente donc désormais vers une direction fiscale convaincue qu’il s’agit d’un véritable levier stratégique des entreprises.
Propos recueillis par Arnaud Dumourier