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Indemnisation pour délivrance d'un logement indécent

L'indemnisation du preneur pour les troubles de jouissance subis du fait du manquement par le bailleur à son obligation de délivrance d'un logement décent n'est pas subordonnée à une mise en demeure du bailleur.

En 2000, M. X. a donné à bail aux consorts Y.- Z. un local à usage d'habitation. Une SCI a acquis ledit logement en avril 2002 puis le préfet par arrêté du 28 août 2009, a décidé du traitement d'urgence de la situation d'insalubrité du logement eu égard à la présence de peintures dégradées au plomb accessibles et à la prolifération importante de rongeurs puis a déclaré le logement insalubre par arrêté du 30 novembre 2009, relevant la présence de peintures dégradées contenant du plomb, la présence de rats, l'absence d'éclairage naturel suffisant, l'absence d'aération suffisante de certaines pièces et une installation électrique vétuste. Les consorts Y.- Z. ont alors assigné la SCI en paiement de dommages-intérêts pour les préjudices de jouissance, matériels et moraux subis depuis avril 2002.

La cour d'appel de Poitiers, dans un arrêt du 18 avril 2012, a alloué une certaine somme aux consorts Y.- Z. au titre de leur préjudice de jouissance à compter du 1er janvier 2009, jusqu'au 1er septembre 2009, date de la résiliation du bail. Elle a retenu que la SCI établit avoir fait intervenir des entreprises spécialisées en dératisation en 2002 et 2003, en plomberie en 2003, en peinture en 2003 et 2004, et en électricité en 2008, que le bailleur a donc toujours répondu aux demandes des locataires, que les difficultés relevées par les arrêtés préfectoraux ne lui ont été signalées qu'en 2009, que la sur-occupation du logement a contribué à en accentuer la dégradation, que les autres logements du même immeuble n'attirent pas les rats, que la présence de rongeurs n'est ainsi pas seulement imputable au bailleur, qu'il ne peut être reproché à la SCI, qui n'était pas avisée des difficultés d'occupation, de ne pas être intervenue plus tôt.

La Cour de cassation censure les juges du fond sur ce point. Dans un arrêt du 4 juin 2014, elle retient que l'indemnisation du preneur pour les troubles de jouissance subis du fait du manquement par le bailleur à son obligation de délivrance d'un logement décent n'est pas subordonnée à une mise en demeure du (...)

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