Le dernier rapport Trafin analyse les principaux cas de fraudes et de risques pour les domaines suivants : la criminalité organisée, les manquements au devoir de probité, la fraude fiscale et sociale, les DROM-COM, la cybercriminalité financière et la lutte contre le financement du terrorisme.
Le 10 décembre 2019, Tracfin a publié son rapport "Tendances et analyse des risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme", consacré à l’analyse des principaux cas de fraudes et des risques émergents traités par le service en 2018/2019.
Ce rapport se concentre sur certains domaines sensibles.
Concernant la criminalité organisée, le rapport rappelle que les groupes criminels les mieux organisés et établis de longue date sur le territoire national peuvent avoir un rayon d’action international et recourir à des circuits de blanchiment transnationaux, complexes et difficilement traçables, dont la France n’est souvent qu’un maillon. Tracfin observe cependant que certains vecteurs de blanchiment persistent : ils concernant notamment l’utilisation de structures commerciales pour l’injection de fonds, des investissements immobiliers et le recours au secteur des jeux et paris sportifs.
S'agissant du devoir de probité, l’analyse des risques confirme cette année la vulnérabilité du secteur immobilier (en particulier l’immobilier de luxe) comme vecteur privilégié de blanchiment de sommes obtenues par corruption ou détournement, par des "personnes politiquement exposées" (PPE) étrangères. Elle confirme également la vulnérabilité de certains secteurs économiques dans les transactions commerciales internationales.
En matière de lutte contre les fraudes fiscales et sociales, le rapport souligne le caractère toujours endémique des fraudes à la TVA, qui constituent un enjeu financier de premier ordre.
Par ailleurs, les spécificités des départements et régions d'outre-mer et les collectivités d'outre-mer (DROM-COM) les exposent à des risques de blanchiment de capitaux particuliers, en particulier à travers le détournement des dispositifs d’incitation à l’investissement et le blanchiment du produit du trafic de stupéfiants.