Paris

16.8°C
Clear Sky Humidity: 69%
Wind: WNW at 3.09 M/S

Hameçonnage : la banque est-elle fautive ?

Sauf agissement frauduleux de sa part, le payeur ne supporte aucune conséquence financière si l'opération de paiement non autorisée a été effectuée sans que le prestataire de services de paiement du payeur n'exige une authentification forte du payeur.

En réponse à un appel téléphonique et à un message, un homme a communiqué à un tiers, qu'il pensait être un employé de sa banque, le code à six chiffres, dénommé "3D Secure", destiné à valider les paiements par internet. A la suite de cette communication, un paiement a été effectué. Le payeur a alors demandé à sa banque de lui rembourser la somme prélevée à ce titre et de réparer son préjudice.
Faisant valoir que son client avait commis une négligence grave en communiquant volontairement un code de sécurité validant une opération financière à une personne extérieure, la banque s'est opposée à sa demande.

Pour rejeter la demande du payeur, le tribunal judiciaire de Clermont-Ferrand a retenu qu'il avait commis une négligence grave en faisant confiance à une personne qu'il ne connaissait pas et qui lui racontait une histoire assez peu crédible.

Le jugement est censuré par la Cour de cassation dans un arrêt du 30 août 2023 (pourvoi n° 22-11.707) : sauf agissement frauduleux de sa part, le payeur ne supporte aucune conséquence financière si l'opération de paiement non autorisée a été effectuée sans que le prestataire de services de paiement du payeur n'exige une authentification forte du payeur.
En ne recherchant pas si l'opération de paiement litigieuse avait été exécutée sans que la banque exige l'authentification forte du payeur, les juges du fond ont méconnu les articles L. 133-19, V, et L. 133-44 du code monétaire et financier dans leur rédaction issue de l'ordonnance n° 2017-1252 du 9 août 2017.

SUR LE MEME SUJET :

Hameçonnage : exigence de la preuve d'une absence de déficience technique de la banque - Legalnews, 20 janvier 2021 

Pas de remboursement par la banque à cause de la négligence grave du client ayant répondu à un courriel d’hameçonnage - Legalnews, 7 novembre 2018

Le refus du client de reconnaître l’existence d’un hameçonnage n’est pas une fraude en soi - Legalnews, 13 juin 2018

Une banque ne peut être tenue pour responsable en cas d’hameçonnage d’un client - Legalnews, 17 avril (...)

Cet article est réservé aux abonné(e)s LegalNews
Vous êtes abonné(e) ?
Identifiez-vous
Vous n'êtes pas abonné(e) à LegalNews
Découvrez nos formules d'abonnement
Image

Actualisé quotidiennement, le Monde du Droit est le magazine privilégié des décideurs juridiques. Interviews exclusives, les décryptages des meilleurs spécialistes, toute l’actualité des entreprises, des cabinets et des institutions, ainsi qu’une veille juridique complète dans différentes thématiques du droit. De nombreux services sont également proposés : annuaire des juristes d’affaires, partenariats de rubriques (affichez votre expertise sur Le Monde du Droit), création d’émissions TV diffusées sur 4Change (Interviews, talkshows, chroniques...), valorisation de vos différentes actions (deals, nominations, études, organisations d’événements, publication de contributions, récompenses, création de votre cabinet...)