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Conditions de responsabilité de la banque en matière de PEA gagé en garantie de paiement

En l'absence de déclaration datée et signée par le titulaire du compte, et comportant les mentions prescrites par l'article D. 431-1 du code monétaire et financier, le gage de compte d'instruments financiers dont se prévaut une demanderesse n'est pas réalisé et ne peut donc être opposé à la banque.

La convention définitive de divorce entre le détenteur d'un plan d'épargne en action (PEA) et son épouse stipule que l'ex-époux est redevable envers son ex-épouse d'une certaine somme et que le PEA sera gagé en garantie du paiement de celle-ci. L'ex-épouse a assigné la banque en responsabilité pour avoir ignoré les termes du gage.

Le 17 mai 2016, la cour d'appel de Chambéry a condamné la banque à payer à l'ex-épouse une certaine somme, outre les intérêts au taux légal à compter de l'assignation.
Elle a retenu que l'ex-épouse a fait signifier à la banque, le 7 juin 2002, la copie du jugement de divorce, l'acte précisant que l'ex-époux avait "remis en gage dans les termes de l'article 2071 et suivants du code civil à l'ex-épouse, à la sûreté du paiement de la créance de participation et des obligations y afférentes, un plan d'épargne en actions détenu par [l'ex-époux] auprès de la banque et déblocable au plus tard le 30 juin 2003, date à laquelle le règlement de ladite créance devra avoir lieu et à condition que le divorce soit prononcé définitivement, lui déclarant que la présente signification lui est faite conformément aux dispositions de l'article 1690 et 2075 du code civil".
Elle a ajouté que si les formalités édictées par l'article D. 431-1 du code monétaire et financier n'ont pas été respectées dans leur totalité par l'ex-épouse, les exigences de forme de ce texte ne sont pas prescrites à peine de nullité et l'acte de signification était suffisamment précis pour permettre à la banque de déterminer qu'il s'agissait bien d'un gage et d'identifier les titres gagés, de sorte qu'en procédant à la vente de titres dont le produit est allé à d'autres créanciers que l'ex-épouse, la banque a commis une faute à l'origine d'un préjudice pour celle-ci.

Le 23 janvier 2019, la Cour de cassation casse et annule l'arrêt rendu par les juges du fond.
Elle constate qu'en l'absence de déclaration datée et signée par l'ex-époux titulaire du (...)

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