Le 6 septembre 2016, le tribunal correctionnel de Nanterre a condamné un commissaire de police à 3.000 € d'amende pour avoir giflé une avocate lors d'une garde à vue au siège de la DGSI.
Le 1er avril 2014, lors d’une garde à vue antiterroriste au siège de la direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI), un homme a été interrogé sur l'identité du kamikaze qui a perpétré un attentat à l'aéroport de Bourgas, en Bulgarie, en 2012. Celui-ci a cependant décidé de garder le silence. Un commissaire de police a alors emmené l'avocate et son client dans une pièce adjacente pour tenter de l'inciter à parler lors d'un entretien informel.
L'avocate soutient que le policier a assuré à son client qu'il ne risquait pas d'être mis en cause. Cependant, inquiète des "pressions" induites par cet entretien informel, elle a souhaité que cette remarque soit consignée dans la procédure. Le commissaire l'a alors giflée et traitée de "petite conne".
Le policier indique quant à lui avoir quitté la pièce en claquant la porte, excédé par le ton méprisant de l'avocate, et maintient qu'il n'a "pas levé la main sur elle". L'avocate a déposé plainte et le procureur a requis deux mois d'emprisonnement avec sursis et 3.000 € d'amende à l'encontre du policier, estimant qu'il "y a des témoins" et que "les faits sont médicalement constatés".
Le 6 septembre 2016, le tribunal correctionnel de Nanterre a condamné le commissaire de police à 3.000 € d'amende et 9.000 € de dommages et intérêts pour avoir giflé l'avocate. Il l’a déclaré coupable de "violences volontaires par une personne dépositaire de l'autorité publique sur un avocat dans l'exercice de ses fonctions", précisant toutefois que cette condamnation ne figurerait pas au bulletin numéro 2 de son casier judiciaire.
Le commissaire de police a énoncé qu'il interjeterait appel.