« Notre vision est celle d’un cabinet de pointe, full service et décentralisé, dans le domaine du Web3 »

Interviews
Outils
TAILLE DU TEXTE

Le Monde du Droit a interrogé les fondateurs du cabinet d&a partners (Margaux Frisque, Stéphane Daniel et Daniel Arroche). Ils expliquent pourquoi ils ont créé ce nouveau cabinet, reviennent sur sa spécificité et évoquent les projets de développement. 

Pourquoi avoir créé ce cabinet ?

Nous avons créé ce cabinet car nous sommes passionnés par la technologie blockchain. Fortement impliqués au sein de l’écosystème depuis 2017, nous avons rapidement compris son potentiel, la révolution qu’elle véhicule et ses multiples cas d’application.

A l’époque, nous étions encore collaborateurs au sein de grands cabinets d’affaires. Nous nous efforcions alors de sensibiliser en interne sur l’essor de cette technologie de rupture.

Etant parmi les premiers avocats français à nous être intéressés au secteur, nous avons rapidement été sollicités par de nombreux clients qui souhaitaient lancer des projets « Web3 ».

Ainsi, de 2017 à 2022, nous avons accompagné une centaine de projets dans toutes les verticales de la blockchain : offre au public de jetons (ICOs), enregistrement de prestataires de services sur actifs numériques (PSANs), projets de « tokenization » immobilière, vente et intégration de NFTs au sein de jeux vidéo, structuration d’organisations autonomes décentralisées (DAOs), investissement hybride equity / tokens auprès de fonds Venture Capital orientés blockchain, gestion de contentieux complexes en lien avec l’émission et la gestion d’actifs numériques, etc.

Nous avons par exemple obtenu le premier visa de l’Autorité des marchés financiers (AMF) sur une offre au public de jetons pour notre client French-ICO, ainsi que le premier visa de l’AMF portant sur une offre au public d’échange de jetons pour notre client iExec.

Pendant cette période, nous n’avons pas cessé d’apprendre, d’explorer, d’expérimenter, auprès d’entrepreneurs de talent portant des projets de rupture et dans un environnement en perpétuelle évolution.

Face à une demande croissante de la part de nos clients, en raison du besoin évident de sécurité juridique d’un écosystème en croissance exponentielle, nous avons pris la décision de quitter nos structures respectives pour créer une boutique indépendante au service des entrepreneurs de la tech et de la blockchain.

Nous ne sommes qu’au prélude de l’adoption de la technologie blockchain. C’est notre conviction profonde : les entrepreneurs expérimentent chaque jour des nouveaux cas d’usage et la réglementation est, littéralement sous nos yeux, en cours de construction.

Dans ce contexte, au-delà de notre rôle de conseil, nous avons vocation à participer au débat public et à porter la voix des entrepreneurs pour le développement d’un cadre juridique français permettant le développement de l’innovation. La France ne doit pas rater le train de la révolution du Web3.

Quelle est sa spécificité ?

Nous travaillons à la construction d’une offre unique sur le marché.

Dans notre domaine, il n’y a encore que peu d’avocats démontrant une véritable connaissance de la réglementation entourant la technologie blockchain, de son fonctionnement technique et de ses multiples cas d’usage.

Sur la méthode, nous sommes tous les trois issus de grands cabinets d’affaire internationaux. Nous avons donc été formés au sein d’institutions qui pratiquent une culture de rigueur intellectuelle, un sens du détail et un fort niveau de réactivité.

Pour autant, avec d&a partners, nous avons désormais l’indépendance, la flexibilité et l’agilité d’une boutique tant pour nos clients que pour nos collaborateurs. Ainsi, nous sommes en mesure d’apporter aux entrepreneurs le même niveau de service qu’au sein de grands cabinets d’affaires avec la proximité et la flexibilité offertes par une structure agile.

Sur notre expérience, alors que la plupart des avocats intervenant dans le domaine de la blockchain sont issus des services financiers, nous sommes tous issus du monde transactionnel et corporate. Nous apportons ainsi dans l’écosystème de la tech et de la blockchain une expertise rare en matière de corporate, venture capital et M&A.

Sur nos pratiques, nous avons développé une expertise reconnue dans trois domaines : nous sommes intervenus sur de très nombreuses offres au public et ventes privées de jetons, parmi les plus importantes de ces dernières années ; sur la structuration de projets dans le domaine de la finance décentralisée (DeFi), notamment sous la forme de DAOs ; dans l’édition ou le développement de jeux vidéo intégrant des NFTs.

Quels sont les projets de développement ?

Notre vision est celle d’un cabinet de pointe, full service et décentralisé, dans le domaine du Web3.

Tout d’abord, nous avons la conviction que la manière de structurer des projets et de les financer dans le monde du Web3 sera radicalement différente de tout ce que nous avons connu dans le passé.

En effet, les projets vont évoluer d’un modèle centralisé, caractérisé par des sociétés détenues par des actionnaires, vers des modèles décentralisés détenus par des communautés d’utilisateurs. Nous le voyons déjà avec l’essor des DAOs et des moyens de financement hybride equity / tokens. Nous souhaitons accompagner ce mouvement en participant à l’émergence de standards de marché.

La quasi-totalité des projets Web3 que nous accompagnons nécessite des multiples compétences au croisement du droit des contrats, droit des sociétés, droit des actifs numériques, droit fiscal, droit de la propriété intellectuelle et droit social. Nous travaillons systématiquement en équipe et non de manière isolée au sein de structures généralistes. Nous avons vocation à rassembler avec d&a partners toutes les compétences nécessaires pour accompagner nos clients sur l’ensemble de leurs problématiques. En conséquence, nous souhaitons intégrer rapidement de nouveaux associés qui partagent notre vision et nos valeurs. Nous avons pour ambition de devenir la première boutique juridique indépendante et full service dédiée au Web3.

Enfin, comme les projets que nous accompagnons, nous souhaitons développer un modèle de cabinet décentralisé. Nous sommes déjà présents à Paris et à Marseille. Nous avons le souhait de poursuivre notre maillage territorial en ouvrant un bureau à moyen terme au cœur de la technopole de Sophia Antipolis, afin de couvrir encore mieux la région Sud qui regorge de talents.

De la même façon, nous souhaitons offrir à nos collaborateurs la possibilité de télétravailler quand et où ils souhaitent. Notre vision est celle d’un cabinet profondément orienté vers le bien-être des collaborateurs et le recrutement de talents dans l’hexagone. Cette démarche se double d’expérimentations en cours pour proposer rapidement une offre de services à nos clients dans le métavers.

Propos recueillis par Arnaud Dumourier (@adumourier 


Lex Inside du 21 mars 2024 :

Lex Inside du 14 mars 2024 :

Lex Inside du 5 mars 2024 :