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Virginie Deslandres, Associée, Eversheds

Virginie Deslandres - Avocate Associée - Eversheds Le Monde du Droit a rencontré Virginie Deslandres qui vient de rejoindre le cabinet Eversheds en qualité d'associée pour diriger le pôle Chine à Paris.

Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre Eversheds ?

Après 23 ans de résidence en Chine, dont 10 ans comme associée chez Norton Rose, j’ai souhaité me recentrer sur les clients basés en Europe et en particulier en France. 

J’ai été attirée par l’excellente réputation de l’équipe d’Eversheds en Chine et l’importance de l’équipe Corporate du Bureau de Paris. Ces deux éléments ont été cruciaux dans mon choix, parce qu’indispensables pour le succès du Pôle Chine, voué à être un véritable trait d’union entre nos bureaux chinois et européens.

Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?

J’ai été l’un des premiers avocats étrangers à résider et exercer en Chine dès 1988. A l’époque, j’ai commencé ma carrière en tant que collaboratrice dans le premier cabinet français qui a ouvert un bureau à Pékin, le cabinet Meyer-Verva-Dupont. 

En 1993, j’ai rejoint le cabinet Vovan & Associés, en tant qu’associée, fondatrice du bureau de Pékin. En 2001, j’ai choisi de m’internationaliser et rejoindre le cabinet Norton Rose. Après avoir fondé le bureau de Pékin en 2002, j’ai organisé l’ouverture du bureau de Shanghai en 2005, puis largement contribué à l’essor des activités de Norton Rose sur l’ensemble du territoire chinois.

Qui a le plus influencé votre carrière ?

Je suis arrivée en Chine à une période où le pays était encore à un stade d’ouverture internationale peu avancé. Les avocats étrangers résidents étaient moins d’une dizaine et de nombreux challenges étaient à relever. 

A cette époque, il n’y avait pas de modèle à suivre car tout était à faire, aucun avocat étranger n’était véritablement établi en Chine. Pour moi, c’était un moment fabuleux, je me sentais propulsée dans un monde nouveau où tout semblait possible.

C’est bien entendu cette période pré-Tiananmen et post-Tiananmen (1987 à 1990) qui a le plus influencé ma carrière. La Chine était encore très loin de l’Europe. Pas de télécopieur, nous échangions des telex avec la France de temps en temps, un avion pour Paris tous les mardi, les communications téléphoniques étaient relativement chères, pas de télévision internationale, ni d’internet, les nouvelles de l’extérieur mettaient du temps à arriver. C’est dans ce relatif isolement que j’ai dû relever les défis et travailler avec nos clients sur le terrain.

J’ai tenté de garder cet esprit pionnier assez longtemps et cela m’a beaucoup aidé pour appréhender la Chine et les difficultés rencontrées par les entreprises sur le terrain.

Quel est votre meilleur souvenir dans votre carrière ?

Je garde un excellent souvenir des négociations de grands contrats vente de métros que j’ai menées avec mes clients et leurs partenaires chinois. A chaque round de négociations, nous étions toute une équipe de financiers, commerciaux, juristes et avocats en résidence à l’hôtel dans le vieux quartier des concessions à Shanghai. Parfois beaucoup de tension car les enjeux étaient considérables, des nuits blanches, mais une énorme satisfaction de mener à bien une belle aventure au moment des signatures. 

Quels sont vos domaines de compétences ?

Mes domaines de compétence sont liés à l’activité des sociétés étrangères en Chine, en particulier :

- les opérations de fusions-acquisitions, de restructuration et d’investissement directs ;
- les stratégies de pénétration de marchés et les contrats commerciaux ;
- une pratique pluridisciplinaire qui me permet d’aborder la gestion des risques tant sur les problématiques corporate que sur les questions de fiscalité, de propriété intellectuelle ou les questions sociales ou environnementales.

Quelles sont, selon vous, les actualités marquantes de ces dernières semaines dans ces secteurs d'activité ?

Avec la France, il s’agit de l’entrée en vigueur d’un nouvel accord bilatéral sur l’encouragement et la protection des investissements entre la France et la Chine (publié au JO le 18 novembre 2011). Le précédent accord signé en 1984 n’était plus conforme à certaines dispositions du droit communautaire et ce nouveau texte apporte plus de protection aux investisseurs français.

Par ailleurs, en juillet dernier, la Chine a promulgué une nouvelle loi d’assurance sociale ayant des effets sur l’ensemble de la communauté étrangère travaillant en Chine au sein de nos entreprises (1800 implantations d’origine française). Des discussions ont été entamées ces dernières semaines par la Direction de la Sécurité Sociale du Ministère du Travail, de l'Emploi et de la Santé français en vue de la signature d'une convention sociale bilatérale visant à éviter les doubles cotisations sociales.

Qui conseillez-vous ?

J’ai une clientèle de grands groupes du CAC 40 et d’entreprises françaises et européennes.

Quels sont vos objectifs pour le cabinet ?

J’ai pour objectif de travailler en étroite collaboration avec les bureaux du cabinet en Asie, où j’effectuerai des séjours réguliers qui permettront d’entretenir mon réseau relationnel, particulièrement en Chine. 

Mon objectif est de créer un pôle d’expertise Chine fort, basé à Paris, véritable trait d’union entre nos bureaux européens et chinois.

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