L'Autorité de la concurrence prône une ouverture à la concurrence des médicaments non remboursables en autorisant la vente en grandes surfaces de ces produits.
Après avoir lancé une enquête sur le secteur de la distribution du médicament à usage humain en ville en février 2013, l'Autorité de la concurrence a rendu un avis positif à la libéralisation du marché de l'auto-médicamentation.
Dans son avis du 19 décembre 2013, l'Autorité prône une ouverture progressive et limitée du secteur aux nouveaux modes de commercialisation. Dans cet avis, l'Autorité formule un certain nombre d'observations et de propositions afin de dynamiser le secteur pharmaceutique fortement régulé en instaurant davantage de concurrence. L'attente des consommateurs en matière de prix et de services est également au centre de cet avis. L'ouverture du monopole des pharmacies apporterait davantage de transparence dans les prix. Des écarts de prix de 1 à 4 dans les officines ont été relevés pour les médicaments sans ordonnance. Ces différences de prix s'expliquent par les marges et remises variables des laboratoires.
Cette ouverture à la concurrence doit être limitée, encadrée et accompagnée selon l'Autorité. Ainsi, seuls les médicaments non remboursables sont concernés par cette libéralisation. De plus, l'Autorité propose que ces médicaments soient vendus dans un espace "voué" et "clairement identifié avec un encaissement distinct et sous le contrôle d'un diplômé de pharmacie". Pour compenser les pertes des pharmaciens, l'Autorité propose d'assouplir les règles publicitaires qui s'appliquent aux pharmacies et de leur confier de nouvelles missions rémunérées par un forfait.
Pour justifier son avis, l'Autorité se base sur l'exemple italien qui a vu ses prix baisser de 25 % grâce à l'ouverture à la distribution. L'Autorité relève également qu'aucun phénomène de surconsommation de médicaments n'a eu lieu depuis cette ouverture à la concurrence.
Le jour-même, le 19 décembre 2013, la ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, s'est prononcée sur le sujet. La ministre s'oppose à cette ouverture à la commercialisation en grandes surfaces et réitère son attachement au monopole officinal (...)