Paris

12.7°C
Overcast Clouds Humidity: 89%
Wind: S at 3.6 M/S

Rappel sur l'interdiction de l'indemnisation du préjudice d'être né

La faute pénale intentionnelle du médecin qui n'a pas décelé, pendant la grossesse, le handicap avec lequel un enfant est né, après avoir réalisé une échographie en ayant usurpé le titre lui permettant de procéder à un tel examen, est dépourvue d'incidence sur l'applicabilité du principe selon lequel nul ne peut se prévaloir d'un préjudice du seul fait de sa naissance.

Une femme a donné naissance à un enfant atteint de trisomie 21.
Ce handicap n'avait pas été décelé par les échographies réalisées au cours de la grossesse par le médecin gynécologue obstétricien qui ne disposait pas du diplôme l'autorisant à procéder à ce type d'examen.
Le tribunal correctionnel a déclaré le médecin coupable d'usurpation de titre, diplôme ou qualité, l'a condamné à six mois d'emprisonnement avec sursis et a prononcé sur les intérêts civils, ne faisant droit qu'à la demande des parents tendant à la réparation de leur préjudice moral.

La cour d'appel de Pau a jugé que le régime de responsabilité défini aux premier et troisième alinéas de l'article L. 114-5 du code de l'action sociale et des familles (CASF) était applicable en l'espèce. Elle a déclaré par conséquent irrecevable la constitution de partie civile de l'enfant, représenté par ses parents, et les a déboutés de leurs demandes indemnitaires.

Dans un arrêt rendu le 9 décembre 2025 (pourvoi n° 24-84.250), la Cour de cassation approuve les juges du fond sur ce point.
La chambre criminelle énonce que le principe, posé à l'article L. 114-5, alinéa 1, du CASF, aux termes duquel nul ne peut se prévaloir d'un préjudice du seul fait de sa naissance, revêt un caractère général et absolu dont le champ d'application ne peut pas être restreint, y compris lorsque le handicap n'a pas été décelé pendant la grossesse à la suite d'une faute pénale intentionnelle du médecin, aucun préjudice ne pouvant résulter de la vie elle-même.
Par conséquent, il n'y a pas lieu, dans une telle hypothèse, d'écarter l'application du régime dérogatoire prévu au troisième alinéa de ce texte, conforme aux stipulations de l'article 1 du premier Protocole additionnel à la Convention européenne des droits de l'Homme, selon lequel, lorsque la responsabilité d'un professionnel ou d'un établissement de santé est engagée vis-à-vis des parents d'un enfant né avec un (...)

Cet article est réservé aux abonné(e)s LegalNews
Vous êtes abonné(e) ?
Identifiez-vous
Vous n'êtes pas abonné(e) à LegalNews
Découvrez nos formules d'abonnement
Image

Actualisé quotidiennement, le Monde du Droit est le magazine privilégié des décideurs juridiques. Interviews exclusives, les décryptages des meilleurs spécialistes, toute l’actualité des entreprises, des cabinets et des institutions, ainsi qu’une veille juridique complète dans différentes thématiques du droit. De nombreux services sont également proposés : annuaire des juristes d’affaires, partenariats de rubriques (affichez votre expertise sur Le Monde du Droit), création d’émissions TV diffusées sur 4Change (Interviews, talkshows, chroniques...), valorisation de vos différentes actions (deals, nominations, études, organisations d’événements, publication de contributions, récompenses, création de votre cabinet...)