Paris

16.7°C
Clear Sky Humidity: 80%
Wind: NNE at 0.45 M/S

Pas de concurrence déloyale du covoiturage non lucratif

  • Paroles d'experts: NON

Dès lors que le covoiturage ne s'analyse pas en une activité lucrative au titre de laquelle une rémunération est versée au conducteur, il ne s'agit pas d'un service de transport créant une concurrence déloyale mais d'une activité bénévole licite.

Suite au constat d'une subite baisse d'activité, une société de transport qui avait conclu avec une société de nettoyage une convention-cadre relative au transport de ses employés sur leur lieu de travail en déduit la volonté de cette société de privilégier un transport par covoiturage. Elle assigne alors la société de nettoyage et ses salariés en réparation de son préjudice, invoquant une concurrence déloyale.

Dans un arrêt du 11 avril 2011, la cour d'appel de Nancy déboute la société de transport de sa demande de dommages-intérêts au titre du préjudice résultant des actes de concurrence déloyale, au motif que les éléments rapportés contre la société de nettoyage ne permettaient pas de déterminer l'impact de ses actes sur la perte de la clientèle.
Au sujet de la salariée employée par une autre société qui transportait dans un minibus des employés de la société de nettoyage, la cour d'appel estime néanmoins que, les sommes qu'elle percevait au titre du covoiturage excédant l'indemnisation des frais de transport, il s'agissait d'une rémunération caractérisant un service occasionnel de transport irrégulier et ainsi des actes de concurrence déloyale. Cependant, elle ne retient pas le préjudice invoqué par la société de transport, constatant seulement une perte de chance de transporter les salariés dans ses bus.
A l'inverse, concernant les salariés de la société de nettoyage ayant eu recours au covoiturage, la cour d'appel estime qu'il s'agissait d'une activité bénévole non soumis à un contrôle particulier, les sommes versées ne correspondant qu'à une indemnisation du conducteur au titre des frais de transports et non à une rémunération.

La société de transport forme alors un pourvoi en cassation contre cet arrêt, prétendant que le covoiturage serait un transport pour le compte d'autrui assimilé au transport public soumis à autorisation, que la perte de chance résultant des actes illégaux de la salariée conduisant le minibus devait être réparée.

Cet article est réservé aux abonné(e)s LegalNews
Vous êtes abonné(e) ?
Identifiez-vous
Vous n'êtes pas abonné(e) à LegalNews
Découvrez nos formules d'abonnement
Image

Actualisé quotidiennement, le Monde du Droit est le magazine privilégié des décideurs juridiques. Interviews exclusives, les décryptages des meilleurs spécialistes, toute l’actualité des entreprises, des cabinets et des institutions, ainsi qu’une veille juridique complète dans différentes thématiques du droit. De nombreux services sont également proposés : annuaire des juristes d’affaires, partenariats de rubriques (affichez votre expertise sur Le Monde du Droit), création d’émissions TV diffusées sur 4Change (Interviews, talkshows, chroniques...), valorisation de vos différentes actions (deals, nominations, études, organisations d’événements, publication de contributions, récompenses, création de votre cabinet...)