L’éditeur juridique LexisNexis présente aujourd'hui les résultats français de son étude internationale portant sur l'impact des IA génératives dans le domaine juridique.
- Près de 4 professionnels du droit sur 5 estiment que les outils d’IA générative renforceront leur efficacité
- Mais 85% expriment des préoccupations éthiques quant à l'impact de l'IA générative sur leur pratique
- Parmi les 19% d’utilisateurs actuels au sein des professions juridiques, plus de la moitié l’utilisent déjà comme un outil d'aide à la rédaction.
Bien que l'utilisation de l'IA générative dans le domaine juridique demeure encore relativement modeste pour l'ensemble des professions juridiques (19%), près de la moitié des professionnels du droit (49%) l'utilisent déjà ou envisagent de le faire. Cette tendance est d'autant plus marquée en France, où près de 4 professionnels du droit sur 5 (77%) estiment que les outils d’IA générative renforceront leur efficacité.
Toutefois, des disparités se dessinent entre les différentes professions. Les entreprises se montrent les plus enclines à adopter l'IA générative (52%), suivies de près par les avocats (46%), tandis que les notaires se montrent plus réservés à son égard (39%).
Malgré ces chiffres prometteurs, la majorité des professionnels du droit expriment des préoccupations éthiques quant à l'impact de l'IA générative sur leur pratique (85%), un tiers d'entre eux faisant part d'inquiétudes importantes voire fondamentales à ce sujet. Les avocats se révèlent plus mitigés quant à l'impact de l'IA générative et davantage préoccupés par ses implications éthiques que les autres segments (15% contre 10% au sein des entreprises).
« Notre enquête confirme ce que nous entendons tous les jours de la part de nos clients concernant le potentiel de l'IA générative pour les aider à améliorer leur productivité, leur efficacité et créer de nouvelles pratiques quotidiennes du droit », a déclaré Eric Bonnet-Maes, Président de LexisNexis pour la zone EMEA.
« Sur la seule année 2022, LexisNexis France a investi 20 millions d’euros au service de l’intégration des apports de l'Intelligence Artificielle. Dans les prochains mois, notre équipe de 150 ingénieurs et 100 juristes poursuivra ce travail, pour développer différents cas d’usage au service des professionnels du droit français », conclut-il.
L'IA générative gagne du terrain au sein des métiers juridiques, principalement en tant qu'outil de recherche d'informations. Mais cette utilisation est plus ou moins développée : >parmi les 19% de professionnels juridiques utilisateurs, 78% des entreprises et 69% des avocats déclarent se servir de l’IA générative pour cet usage vs 40% pour les notaires). Elle se distingue également comme un outil majeur d'aide à la rédaction, utilisé par plus de la moitié de ces professionnels du droit pour la création de documents, et par un tiers d'entre eux pour la rédaction d'e-mails. Les notaires, quant à eux, adoptent une approche différente, privilégiant davantage l'utilisation de l'IA générative pour la rédaction (45%) et l'analyse (45%) de documents, au détriment de la recherche.
Cette avancée technologique promet des gains de productivité et d'efficacité considérables, en automatisant les tâches répétitives au sein des cabinets et des entreprises. Cela libère du temps pour des missions à forte valeur ajoutée telles que l'analyse et les conseils juridiques. Toutefois, certains avocats insistent sur la nécessité d'une supervision humaine, d'un contrôle et d'une prise de décision finale. Ils mettent en garde contre le risque d'une utilisation abusive de l'IA, qui pourrait nécessiter une vérification systématique de toutes les sources invoquées, potentiellement entraînant une perte de temps.
En outre, plus de la moitié des professionnels des segments Entreprises et Avocats anticipent une transformation des relations entre les juristes d'entreprise et leurs conseils (avocats et notaires) du fait de l'adoption de l'IA générative. 70% des entreprises s'attendent à ce que leurs conseils leur demandent en amont s'ils peuvent utiliser l'IA générative, alors que seulement 37% des avocats pensent informer leurs clients de leur utilisation de l'IA.
Méthodologie
Enquête menée auprès de 643 professionnels du droit en France (dont 281 juristes d'entreprise, 221 avocats et 141 notaires) dans le cadre d'un corpus international de 7 950 personnes interrogées aux États-Unis, au Royaume-Uni, en France et au Canada entre mars et juillet 2023 via Pollfish/Forsta. Elle explore les attentes et les préoccupations des principales professions juridiques à l'égard des technologies d'IA génératives.