Jus Mundi lève 8,5 millions d’euros

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Jus Mundi, startup française spécialisée dans la recherche d’informations juridiques internationales, va investir massivement dans l’intelligence artificielle intégrée à son moteur de recherche. La solution permet aux avocats et juristes de grandes entreprises de gagner en efficacité dans la résolution de leurs affaires juridiques.

On estime que les deux tiers des entreprises américaines ou européennes de plus de 100 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel ont au moins un arbitrage international en cours et 40% en ont plus de quatre. Par exemple, en août dernier, Vinci Airports et Aéroports de Paris ont instauré une procédure en arbitrage contre l’état du Chili, du fait de pertes financières liées à la crise de la Covid-19. Or, contrairement au droit national, le droit international ne bénéficie pas d’administration chargée de collecter et centraliser les ressources juridiques (traités, sentences, jurisprudences…). Ce qui rend complexes et chronophages les recherches pour les avocats et juristes.

Un moteur multilingue pour la recherche d’informations juridiques et l’identification d’avocats spécialisés en arbitrage

Jus Mundi, une startup française co-fondée en 2019 par Jean-Rémi de Maistre, ancien avocat international, propose un moteur de recherche dédié aux ressources juridiques internationales. « Il suffit de poser une question en langage parlé, comme sur Google, pour trouver, pays par pays, des documents juridiques difficilement accessibles autrement. » précise le fondateur.

La legaltech propose aussi un annuaire international d’avocats et d’arbitres, avec leurs spécialités, ainsi que les affaires auxquelles ils ont participé. Une fonction essentielle pour identifier les meilleurs spécialistes locaux et éviter les conflits d’intérêts. La solution de Jus Mundi s’appuie sur l’intelligence artificielle, plus précisément le traitement automatisé du langage naturel. Son moteur de recherche permet de trouver des résultats dans le monde entier, quel que soit la langue des documents, parmi des documents de 300 pages concernant, par exemple, la « force majeure », un concept juridique fort recherché en cette période de crise sanitaire.

8,5 millions d’euros pour investir dans l’IA et améliorer la recherche

Début septembre, Jus Mundi a réalisé un second tour de table de 8,5 millions d’euros mené par C4 Ventures, le fonds de capital-risque européen créée par Pascal Cagni, dirigeant d’Apple en Europe de 2000 à 2012. Preuve de la qualité de son modèle, tous les actionnaires du premier tour, dont Seed4Soft, Holnest, INSEAD BA et le family office irlandais Elkstone, furent également au rendez-vous. Auxquels s’est ajouté le fonds américain FJLabs, dirigé par Fabrice Grinda et la Financière St James, dirigée par Michaël Benabou.

L’essentiel des fonds levés sera consacré au recrutement de profils techniques (développeurs, data scientists et spécialistes du traitement du langage naturel), « pour proposer l’état de l’art dans le domaine de la recherche juridique quelle que soit la langue considérée » précise Jean-Rémi de Maistre. Les fonds serviront aussi à étendre le périmètre de l’entreprise, au-delà de l’arbitrage commercial et d’investissements, au droit du sport, de l’environnement ou de la fiscalité internationale.

Des commerciaux avec des profils spécifiques pour démarcher les services juridiques des entreprises multinationales seront également ciblés. In fine, l’entreprise devrait passer de 40 à 80 collaborateurs à horizon de l’été 2022.

« Nous avons été impressionnés par la qualité de l’équipe de Jus Mundi et sa capacité à tirer parti des technologies d’intelligence artificielle au profit des professions juridiques ! Jus Mundi a le potentiel pour devenir un leader international de la recherche juridique, » analyse Pascal Cagni, président de C4 Ventures. « Son modèle économique est un facteur fort de différenciation par rapport à la concurrence. ». Jus Mundi rend accessible à tous, gratuitement, les résultats d’une recherche, ce qu’on appelle l’open access. Seules les fonctions avancées de recherche sont payantes. Jus Mundi a ainsi noué des partenariats avec de grandes institutions internationales, la CCI (Chambre de Commerce Internationale) et the International Bar Association (IBA), pour mettre en forme, indexer et rendre facilement accessibles leurs données.


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