Pour Jean Castelain, Avocat Associé au sein du cabinet Granrut et ancien bâtonnier du barreau de Paris, "si on est un justiciable, on a matière à s'inquiéter parce-que l'ubérisation c'est le fait d'avoir accès gratuitement ou à très bas coût à un certain nombre de prestations que les avocats, les huissiers, les notaires donnent en termes de conseils et d'actes".
"L'ubérisation, si l'on est un justiciable, c'est un peu comme si je vous disais : vous pouvez télécharger le Vidal. Vous pourrez vous prescrire à vous-même les médicaments permettant de traiter votre maladie. Alors c'est vrai que l'aspirine guérit toujours la fièvre mais cela ne traite pas toujours la maladie que vous avez." ajoute-t-il.
Le citoyen ne peut pas se passer du conseil d'un avocat car "le professionnel du droit en vous interrogeant, il s'assure de la pertinence de la proposition qu'il va vous faire, de la pertinence de la réponse à votre problème. Il va, en recherchant la réalité du problème derrière l'exposé que vous faîtes, qualifier les faits."
Or, "Vous ne savez pas du tout quelles sont les compétences juridiques des gens qui sont derrière" les sociétés comme Uber.
Par ailleurs, elles n'offrent ni de garantie de confidentialité ni d'assurance si jamais elles se trompent contrairement aux professionnels du droit qui indépendamment de leur compétence, de leur déontologie, ont une assurance de responsabilité civile professionnelle "c'est à dire que s'ils se trompent, ils vous indemnisent du préjudice que vous subissez".
Enfin, "les gens sont prêts à payer cher des services dès lors qu'ils sont donnés en temps efficient, par des gens compétents et que le conseil est opportun"."Si vous répondez à cela, les citoyens sont prêts à payer les honoraires que vous leur réclamerez", conclut Jean Castelain.